Belgique : proche de l'extrême droite, le ministre de l'Intérieur Jan Jambon fait polémique
De nombreuses critiques visent le passé du ministre nationaliste, tout juste nommé par le Premier ministre Charles Michel.
Alors que la Belgique dispose d'un tout nouveau gouvernement, le choix du ministre de l'Intérieur fait polémique dans le royaume. En effet, le poste est désormais occupé par le nationaliste Jan Jambon, "toujours actif au sein du Vlaamse Volksbeweging, une association ultranationaliste qui participe à des commémorations avec l'extrême droite flamande", comme le raconte Libération dans son édition du lundi 13 octobre. Surtout, il a été critiqué par le passé pour avoir pris la parole lors d'une réunion d'une amicale d'extrême droite en 2001, la Sint-Maartensfonds.
La nature du mouvement fait peu de doute car cette association réunit d'anciens combattants du front de l'est, d'ex-Waffen-SS et leurs familles, expliquait à l'époque La Libre Belgique. En avril 1989, par exemple, le mouvement avait consacré un numéro entier de sa publication, Berkenkruis, au 100e anniversaire d'Adolf Hitler.
Certes, la présence de Jan Jambon à cette réunion était connue depuis 2007, mais plusieurs clichés avaient ensuite été diffusés par la presse en 2013, à commencer par De Standaard (en flamand). Sur l'une des photographies, on voit ainsi Jan Jambon écouter un discours de Jean-Marie Le Pen. Les images avaient alors suscité la polémique.
"Les gens qui ont collaboré avaient leurs raisons"
C'est "la première fois que dans un gouvernement belge, il y aura un parti qui compte dans ses rangs des nostalgiques de ce qu'était la VNV [Vlaams Nationaal Verbond, ancien parti collaborationniste] et la collaboration avec le régime nazi", a commenté Olivier Maingain, président des Fédéralistes démocrates francophones, sur la chaîne de télévision RTL.
La participation à cette réunion est "un fait divers et je m'en suis déjà expliqué", répond le ministre, dans un entretien accordé à La Dernière heure et La Libre Belgique. "La collaboration a été une erreur. (...) Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons."
Loin de calmer ses adversaires, ces propos ont ravivé les critiques. "Le MR [le Mouvement réformateur, le parti du Premier ministre Charles Michel] a mis à la tête de l'Etat un personnage sulfureux, qui considère que sa participation à des meetings de Monsieur Le Pen ou à l'extrême droite est un fait divers", estime Benoît Lugen, président du Centre démocrate humaniste (CDH), sur RTL Belgique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.