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Belgique : les attentats en préparation visaient des services de police

Les forces de l'ordre ont mené une dizaine de perquisitions à Vilvorde, à Bruxelles et à Verviers, jeudi 15 janvier. Dans cette dernière commune, deux suspects sont morts et un troisième a été interpellé, indique le parquet fédéral.

Article rédigé par franceinfo
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La police belge à Verviers (Belgique) après l'assaut antiterroriste lors duquel ont été tués deux suspects, le 15 janvier 2015. (BRUNO FAHY / BELGA / AFP)

"La peur doit changer de camp", a réagi le Premier ministre belge, Charles Michel. Une opération de la police a été menée dans plusieurs villes contre des terroristes présumés, jeudi 15 janvier. A Verviers (Belgique), commune située entre Liège et la frontière allemande, les jihadistes présumés ont ouvert le feu sur la police. Deux suspects ont été tués et le troisième a été interpellé. Des "attentats terroristes d'envergure" étaient sur le point d'être perpétrés en Belgique, a déclaré le parquet fédéral. Selon plusieurs médias belges, ils visaient les services de police. 

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Que s'est-il passé à Verviers ?

Au total, une dizaine de perquisitions antiterroristes ont été menées en Belgique, à Bruxelles, à Vilvorde et à Verviers. Dans cette dernière ville, lors de la perquisition d'une habitation rue de la Colline, les suspects ont tiré sur les unités spéciales, "au moyen d'armes de guerre et de poing", explique le parquet. Même blessés et au sol, ils ont continué à tirer. "Deux suspects sont décédés, un troisième a été interpellé sur place. Aucun témoin ou policier n'a été blessé", a-t-il ajouté.

"J'étais dans mon salon, puis j'ai entendu un gros 'boum', comme une grosse explosion. Il y a eu un éclair et une fusillade, explique un habitant de la rue de la Colline, contacté par francetv info. J'ai eu très peur, je suis descendu tout de suite, mais j'ai vu des policiers cagoulés par la vitre. Je n'en ai jamais vu autant de ma vie. Apparemment, on ne risque plus rien mais on reste cloisonnés."

"Un homme encagoulé est venu nous trouver en nous disant de partir en courant, ajoute sur la RTBF Marie-Laure, un autre riveraine. On a d'abord cru que c'était un accident. On a vu que, dans toute la rue, il y avait des camionnettes anti-explosions, on s'est mis à courir, on a entendu trois, quatre grosses explosions et des coups de feu."

Quel est le bilan ?

L'opération a fait deux morts parmi les suspects, indique le parquet, tandis qu'un troisième a été interpellé à Verviers. Il n'y a eu aucun blessé, ni chez les policiers, ni chez les habitants.

Quelles autres interventions ?

Au total, une dizaine de perquisitions ont eu lieu dans le pays, principalement à Bruxelles et dans les environs. Elles visaient "une cellule opérationnelle composée de personnes dont certaines revenaient de Syrie", selon le parquet.

Ces opérations antiterroristes se sont "terminées sur le terrain" vendredi. "On exploite maintenant les données. On verra du côté de la police et des autorités judiciaires s'il y a d'autres initiatives à prendre", a déclaré le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, sur i-Télé.

Quelles sont les pistes évoquées ?

A ce stade, aucun lien n'est établi avec les attaques terroristes en France, indique le parquet fédéral. La police belge enquête sur une cellule opérationnelle, dont certains membres rentraient de Syrie. "Ils étaient sur le point de mener une attaque d'envergure et imminente", explique le parquet. Selon RTL.be, cette attaque visait des services de police.

La justice cherche à déterminer s'il existe des liens entre Amedy Coulibaly, l'un des trois auteurs des attaques de Paris, et un trafiquant d'armes présumé domicilié en Belgique, a indiqué jeudi le parquet fédéral. "La question des armes est sous enquête", a indiqué le parquet.

Verviers, ville de 56 000 habitants, est considérée, avec certaines banlieues de Bruxelles, comme un des foyers de radicalisation islamiste en Belgique. Selon certaines sources, entre six et dix jeunes de la ville seraient partis se battre en Syrie ces derniers mois.

Quelles conséquences ?

La menace visait les services de police, a précisé le parquet. Le niveau d'alerte a donc été relevé jeudi de 2 à 3 sur un niveau maximum de 4 pour les services de police et les palais de justice.

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