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Euro 2016 : les sélections britanniques bottent en touche quand on leur parle du Brexit

Les sélectionneurs de l'Angleterre, du pays de Galles et de l'Irlande du Nord n'ont pas dit un mot, vendredi, sur le référendum britannique. 

Article rédigé par Fabien Magnenou
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le sélectionneur du pays de Galles, Chris Coleman, celui de l'Angleterre, Roy Hodgson, et celui de l'Irlande du Nord, Michael O'Neill.  (AFP)

Après le Brexit, difficile d'éviter la question. Alors que trois équipes du Royaume-Uni sont toujours en lice dans l'Euro, les membres des équipes nord-irlandaise, galloise et anglaise sont pourtant restés silencieux, vendredi 24 juin. Le sélectionneur anglais, Roy Hodgson, a donné le ton, dans la matinée, en réponse à une question du Daily Mirror (en anglais) : "Je n'ai pas de réaction du tout." Bref, motus et bouche cousue, alors que l'Angleterre a voté à 53,4% pour quitter l'UE.

La veille, le jour du scrutin, le capitaine Wayne Rooney avait fait profil bas : "On a donné aux joueurs la possibilité de voter, je ne sais pas qui a fait quoi." Mystère, donc. Le sujet a bien été abordé à table, lors du séjour de l'Angleterre à Chantilly, a simplement indiqué le défenseur Ryan Bertrand, cité par le Guardian (en anglais), sans toutefois trahir les secrets des uns et des autres. La Fédération anglaise avait tout mis en place pour aider les joueurs à voter par voie postale ou électronique.

"J'ai fait une erreur en oubliant de faire ma procuration"

A la veille du très attendu pays de Galles-Irlande du Nord, le sélectionneur gallois, Chris Coleman, a lui aussi éludé la question : "Pour être honnêtes, nous sommes toujours dans cet Euro, c'est ça qui est important. L'Euro, pas l'UE. Nous parlerons du [Brexit] après le tournoi." Le pays de Galles a plutôt soutenu le Brexit (52,5%), excepté dans la capitale Cardiff (60% pour l'UE). "Nous ne savons pas vraiment qui a voté pour le Brexit ou pas, nous n'avons pas analysé." Et quand un journaliste tente la plaisanterie – "Rester dans l'Euro ou pas ?" – le capitaine Ashley Williams se contente de sourire, avant d'enchaîner. Bien tenté.

Dernière tentative avec l'Irlande du Nord, qui a majoritairement voté pour le maintien dans l'UE (55,7%). Sans surprise, le sélectionneur Michael O'Neill n'a pas été beaucoup plus disert. "Vous parlez du Brexit, c'est ça ? Je n'y ai pas tellement pensé et cela n'aura pas de conséquences sur le onze titulaire de demain (...). Mais j'ai fait une erreur, car j'ai oublié de faire ma procuration par la poste." 

Reste à connaître l'avis des milliers de supporters britanniques venus en France. A Lille, certains Anglais ont entonné des chants hostiles à l'UE : "We're all voting out, fuck off Europe". Mais d'autres, à l'inverse, semblaient regretter leur vote, au milieu des autres supporters européens. "Quand vous venez sur le continent et que vous voyez tout le monde, indique un fan anglais, cité par Eurosport (en anglais), vous regrettez peut-être un peu d'avoir voté pour le Brexit". Il est trop tard pour rejouer le match.

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