"Mes enfants m'ont glissé des mains" : le père du petit Aylan raconte la tragédie qui a emporté sa famille
"Nous avions des gilets de sauvetage, mais le bateau a subitement chaviré parce que des gens se sont levés. Je tenais la main de ma femme. Mais mes enfants m'ont glissé des mains", a raconté Abdallah Ebdi à l'agence de presse Dogan.
Le père du petit Aylan Kurdi, un enfant syrien de 3 ans mort noyé près des côtes turques, a raconté jeudi 3 septembre comment sa famille avait été décimée lorsque l'embarcation qui les conduisait en Grèce a chaviré. "Nous avions des gilets de sauvetage, mais le bateau a subitement chaviré parce que des gens se sont levés. Je tenais la main de ma femme. Mais mes enfants m'ont glissé des mains", a raconté Abdallah Ebdi à l'agence de presse Dogan.
Douze réfugiés syriens qui tentaient de rejoindre l'île grecque de Kos, porte d'entrée vers l'Union européenne, sont morts dans la nuit de mardi à mercredi à quelques encablures de la station balnéaire turque de Bodrum (Turquie). Parmi eux figuraient Aylan Kurdi, 3 ans, dont les images du corps gisant sur la plage, relayées par les réseaux sociaux et la presse, ont suscité une vague d'émotion et d'indignation.
"Il faisait noir et tout le monde criait"
Son frère Ghaleb, 5 ans, et leur mère, Rihanna, 27 ans, se sont également noyés. "Il faisait noir et tout le monde criait. C'est pour ça que ma femme et mes enfants n'ont pas pu entendre ma voix. J'ai essayé de nager jusqu'à la côte grâce aux lumières, mais je n'ai pas pu retrouver ma femme et mes enfants une fois à terre, a expliqué Abdallah Ebdi. Je suis allé à l'hôpital et c'est là que j'ai appris la mauvaise nouvelle."
L'homme, originaire de la ville kurde de Kobané (nord de la Syrie), a également indiqué avoir vainement tenté une première fois de rallier la Grèce avec sa famille, leur bateau ayant été intercepté par les garde-côtes grecs.
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