Ukraine : Hollande appelle Poutine à "éviter tout recours à la force"

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Des hommes masqués brandissent des drapeaux russes devant l'entrée bloquée d'un immeuble syndical, à Simferopol (Ukraine), le 1er mars 2014. (GENYA SAVILOV / AFP)

Alors que Kiev accuse Moscou d'avoir déjà déployé 6000 hommes en Crimée, le Sénat russe a approuvé l'envoi de troupes en Ukraine, à la demande de Vladimir Poutine. La communauté internationale appelle au calme.

Ce qu'il faut savoir

La Russie semble se préparer à intervenir officiellement. A la demande du président russe Vladimir Poutine, le Conseil de la Fédération russe (équivalent du Sénat) a voté en faveur du recours aux forces armées en Ukraine, samedi 1er mars. Peu après le vote, le Conseil de sécurité de l'ONU (dont la Russie est membre permanent, avec un droit de véto) a annoncé une réunion d'urgence. L'ensemble de la communauté internationale appelle au calme et au dialogue.

Pour mieux comprendre la situation, vous pouvez aussi lire l'analyse de la spécialiste Anne de Tinguy, interrogée par francetv info.

Voici l'essentiel des informations de la journée. 

• L'intervention russe se prépare. Le Sénat russe a voté à une très large majorité la décision de recourir aux "forces armées de la Fédération de Russie sur le territoire de l'Ukraine jusqu'à la normalisation de la situation socio-politique dans ce pays". Peu après, le Kremlin a toutefois annoncé que Vladimir Poutine n'avait pris "aucune décision" et que l'armée russe pourrait ne pas intervenir immédiatement.

• Des hommes armés déjà actifs en Crimée. Kalachnikov à la main, cagoule sur le visage, des hommes en armes ont investi les rues de Simferopol (Ukraine), aux abords du Parlement de Crimée. Ils ne portent aucun signe sur leurs uniformes, mais les nouvelles autorités ukrainiennes dénoncent "une agression armée russe" contre cette petite république autonome. A Sebastopol, c'est le siège des gardes-côtes ukrainiens, qui a été assiégé par environ 300 hommes se disant mandatés par le ministre russe de la Défense. C'est là que se trouve la Flotte russe de la mer Noire, avec environ 20 000 militaires.

• Réunions d'urgence à l'ONU et dans l'Union européenne. Immédiatement après le vote russe, le Conseil de sécurité de l'ONU a annoncé une réunion en urgence, prévue à 20 heures (heure de Paris). Les ministres européens des Affaires étrangères se réuniront lundi. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit "profondément inquiet". Il appelle au "calme et au dialogue", comme l'ensemble des dirigeants européens.

• François Hollande estime que "tout doit être fait pour éviter une intervention extérieure". Le président de la République ajoute qu'un recours à la force par la Russie ferait peser "des menaces réelles sur l'intégrité territoriale et la souveraineté" de l'Ukraine.

 Plus de 10 000 manifestants pro-russes à Donetsk et 20 000 à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine. "Russie, Russie!", ont scandé les manifestants en brandissant des drapeaux russes alors que des intervenants déclaraient depuis une tribune soutenir "l"aspiration de la Crimée de rejoindre la Russie". A Kharkiv, des dizaines de personnes ont été blessées en marge d'une manifestation pro-russe qui a dégénéré en prise d'assaut de l'immeuble de l'administration régionale.

Retrouvez ci-dessous, tous les développements de la crise ukrainienne du samedi 1er mars.