Marine Le Pen veut des alliés en Europe, mais pas des "extrémistes"
La présidente du FN somme Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch de quitter l'AEMN, une alliance regroupant des partis d'extrême droite radicale.
Pour Marine Le Pen, tous les partis d'extrême droite européens ne se valent pas. A l'issue des élections européennes de juin 2014, la présidente du Front national caresse l'espoir "de constituer un groupe parlementaire" avec d'autres partis représentés à Strasbourg, a-t-elle déclaré mercredi 23 octobre, lors d'une conférence de presse. Mais attention, pas avec n'importe qui.
Les partis "extrémistes"... et les autres
Ainsi, pas question de s'allier avec des partis "extrémistes" comme le Jobbik (Mouvement pour une meilleure Hongrie) ou le mouvement néonazi grec Aube dorée, a-t-elle averti.
"L'embryon d'un groupe européen" est, selon elle, déjà constitué par l'Alliance européenne pour la liberté (AEL), une fédération de partis souverainistes et populistes dont font partie le FPÖ autrichien, le Vlaams Belang belge et les Démocrates suédois, que le FN a ralliés à son initiative. Marine Le Pen, qui est la vice-présidente de l'AEL, envisage un rapprochement avec le Parti pour la liberté du populiste néerlandais Geert Wilders.
Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch sommés de rentrer dans le rang
Mais il y a un hic. Car au sein du FN, tout le monde n'est pas exactement sur la même ligne. Ainsi, les deux autres députés européens frontistes, Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch, adhèrent non pas à l'AEL, mais à l'Alliance européenne des mouvements nationaux (AEMN). Bruno Gollnisch est d'ailleurs le président de ce parti qui regroupe des partis beaucoup plus radicaux comme le Jobbik, le BNP britannique ou le Parti national démocratique bulgare.
"La situation au FN est un peu schizophrénique", a reconnu Marine Le Pen. Elle a donc sommé son père, Jean-Marie Le Pen, et Bruno Gollnisch de quitter l'AEMN "pour que la cohérence du parcours du Front national, de ses choix d'alliance, apparaissent parfaitement claires". Ce qui est, selon elle, "en train de se faire".
La route vers la dédiabolisation reste toutefois semée d'embûches. Marine Le Pen reconnaît que sa stratégie ne convainc pas encore certains alliés potentiels, comme le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (Ukip). Ce parti, fort actuellement de 13 députés au Parlement européen, fait partie du groupe Europe des libertés et de la démocratie, formé avec plusieurs partis souverainistes comme Pologne solidaire, la Ligue du nord italienne ou le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers.
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