Ce que l'on sait de l'évacuation d'un camp de migrants à Paris
Environ 380 migrants ont été évacués, mardi, d'un campement de 250 tentes. Ce démantèlement répond à une "exigence sanitaire", selon le gouvernement.
Plusieurs centaines de migrants y avaient trouvé refuge ces derniers mois. Le campement de la Chapelle a été évacué, mardi 2 juin, dans le 18e arrondissement de Paris, par les forces de l'ordre, avec le soutien d'associations. Francetv info vous résume la situation.
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Un camp installé depuis l'été dernier
Environ 380 migrants, essentiellement des Soudanais mais aussi des Erythréens, Somaliens et Egyptiens, s'entassaient depuis l'été 2014 dans des tentes de fortune, sous le métro aérien. Echoués dans ce quartier populaire du nord de Paris, après un parcours souvent chaotique, ces hommes seuls pour la plupart, mais aussi des familles avec enfants, survivaient dans des conditions d'hygiène très dégradées. Le campement avait brusquement grossi au mois d'avril pour atteindre 250 tentes, dans le sillage, selon les associations, des arrivées de migrants sur les côtes italiennes.
Le préfet de police, Bernard Boucault, avait évoqué un "risque d'épidémie", tandis que l'Agence régionale de santé avait souligné des risques de dysenterie et des cas de gale. Le camp était aussi, selon la préfecture, le théâtre de rixes et de trafics divers. Le démantèlement de ce camp répond à une "exigence sanitaire", a appuyé, mardi, la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.
Une évacuation et des relogements
L'évacuation était attendue depuis l'affichage, au cours du week-end, d'un arrêté demandant aux occupants du campement de quitter les lieux sous 48 heures. Après avoir bloqué le quartier, mardi matin, les forces de l'ordre ont tiré les migrants du sommeil. Vers 6h30, ces derniers ont été rassemblés dans le calme, attendant de monter dans une dizaine de cars, chargés de les emmener vers des centres d'hébergement de la région parisienne. Vers 9 heures, les cars ont quitté le site les uns après les autres, tandis que des manifestants criaient "solidarité avec les réfugiés".
Les bus continuent à défiler. Celui-ci part pour Brétigny et Courcouronnes. #migrants pic.twitter.com/S5t9i3S7HY
— Ilan (@i_car) 2 Juin 2015
"Les femmes avec enfants relèvent de l'Aide sociale à l'enfance de la Ville" et les demandeurs d'asile des centres d'accueil (Cada), avait prévenu le préfet. Pour les autres, en transit ou ne voulant pas demander l'asile, "une mise à l'abri temporaire" doit être proposée. Les associations d'aide aux migrants ont joué un rôle important dans cette évacuation, qui s'est déroulée dans le calme.
Pierre Henry, DG de France Terre d'Asile : "c'est une opération humanitaire, pas une opération de police" #migrants pic.twitter.com/wyYg8bmESg
— Ilan (@i_car) 2 Juin 2015
Un avenir incertain pour les migrants
"Le point négatif est que les solutions ne sont pas sérieuses", s'est inquiété le conseiller de Paris écologiste Pascal Julien, expliquant que certains migrants seraient hébergés à la "Boulangerie", une ancienne caserne parisienne, une solution de "court terme".
Un autre camp près de la gare d'Austerlitz sera évacué dans les prochains jours, indique le préfet de police.
Selon un diagnostic mené dans le campement de la Chapelle, jeudi, par les pouvoirs publics et des associations, environ 160 personnes pouvaient demander l'asile et 200 étaient "en transit" pour d'autres destinations, notamment la Grande-Bretagne et le nord de l'Europe.
60 d'entre elles ont déjà ou vont avoir très vite le statut de réfugié. Première étape : le centre de transit de Créteil.
— SylvainMouillard (@SMouillard) 2 Juin 2015
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