Le campement de migrants de la rue Pajol à Paris évacué
Environ 200 migrants ont été invités, mercredi matin, à rejoindre un hébergement d'urgence.
Un campement d'environ 200 migrants, essentiellement des Erythréens et des Soudanais, a été évacué dans le calme, mercredi 29 juillet, rue Pajol, dans le 18e arrondissement de Paris. Cette nouvelle évacuation intervient trois semaines après une opération similaire menée au même endroit.
Vers 7h30, des équipes regroupant des représentants des services sociaux de la ville de Paris, de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), de France Terre d'Asile ou encore d'Emmaüs ont réveillé les occupants du campement, dont une cinquantaine de personnes qui dormaient dehors, sur des matelas en mousse.
Pas de membres des forces de l'ordre sur les lieux
"Je veux m'excuser de vous réveiller si tôt, nous sommes aujourd'hui ici avec la mairie de Paris et des associations qui vous aident car nous pensons que votre dignité fait que vous ne devriez pas dormir ici", leur a expliqué le directeur général de l'Ofpra, Pascal Brice, dont les propos étaient traduits en arabe et en anglais. "Nous savons que vous avez enduré des moments très difficiles avant d'arriver ici", a-t-il ajouté, déclenchant les applaudissements d'une partie des migrants.
Beaucoup d'entre eux, arrivés par bateau en Italie depuis la Libye, cherchent à se rendre au Royaume-Uni, et Paris n'est qu'une étape vers la région de Calais (Pas-de-Calais), où plus de 3 000 migrants, essentiellement des Erythréens, des Ethiopiens, des Soudanais et des Afghans vivent dans des bidonvilles.
A la Halle Pajol, les équipes ont proposé aux migrants d'intégrer le centre d'hébergement parisien ou l'un des neuf sites de la petite ceinture prévus pour les accueillir. Aucun membre des forces de l'ordre n'était visible aux alentours, où stationnaient une dizaine de cars prévus pour emmener ces migrants. Une précédente évacuation du campement, le 8 juin, avait entraîné une brève échauffourée.
"Dommages collatéraux" pour les commerces
L'opération s'est terminée peu avant 9h30, "l'écrasante majorité" des migrants ayant accepté un hébergement, selon un responsable de la mairie de Paris. Les solutions d'hébergement proposées sont garanties pour "un mois minimum", le temps que les migrants décident de déposer ou non une demande d'asile en France.
Lundi, l'association des commerçants du quartier Pajol avait écrit à la maire de Paris Anne Hidalgo, dénonçant "le drame humain" que vivent les migrants (insalubrité, bagarres, prostitution forcée) et les "dommages collatéraux" pour les commerces environnants, avec une forte baisse des chiffres d'affaires, estimée à un million d'euros depuis un mois.
Plus de 600 migrants toujours hébergés
Les évacuations de campements de migrants dans Paris se sont multipliées depuis début juin. Mais de nouveaux arrivants se réinstallent souvent dans la foulée dans les sites évacués, comme cela a été le cas pour la Halle Pajol. Et d'autres campements subsistent, parfois depuis des mois comme près de la gare d'Austerlitz.
Au total, 1 020 migrants ont reçu des propositions d'hébergement d'urgence dans 21 centres de Paris et de la région. Quelque 623 de ces migrants sont toujours hébergés dans le cadre du dispositif d'urgence, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Près de 350 autres sont accueillis en centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) ou "sortis du dispositif" volontairement, selon le préfet de Paris et d'Ile-de-France.
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