Quatre graphiques pour comprendre l'arrivée des migrants en France
La France et le Royaume-Uni ont signé un accord, jeudi 20 août, pour faire face à l'arrivée des migrants.
Paris et Londres s'associent. Les ministres de l'Intérieur des deux pays ont annoncé, jeudi 20 août, leur intention de mettre en place un "centre de commandement et de contrôle commun" à Calais (Pas-de-Calais). C'est l'une des mesures fortes qui doit permettre de faire face à l'afflux de migrants qui espèrent rejoindre l'Angleterre en passant par Calais.
La France fait face à une arrivée importante de migrants. Mais l'Hexagone n'est pas la destination privilégiée par les personnes qui fuient leur pays, selon les données du ministère de l'Intérieur et celles d'Eurostat. Francetv info a sélectionné des chiffres qui permettent de comprendre l'afflux de migrants en France. A noter que ceux-ci ne prennent pas en compte les arrivées effectuées depuis janvier 2015.
La France n'est pas le pays le plus attractif pour les migrants
La France n'est pas une terre privilégiée par les migrants. Elle se place à la quatrième place des destinations : 58 845 personnes y ont demandé l'asile en 2014, selon les chiffres publiés par Eurostat. Les migrants rejoignent en priorité l'Allemagne, où 173 070 demandes ont été enregistrées. La Suède, deuxième, en comptait 75 090 devant l'Italie et ses 63 655 demandes d'asile.
Des pays comme la Lituanie, la Slovaquie ou encore l'Estonie comptabilisaient moins de 400 demandes, comme le montre la carte ci-dessous.
Nombre de demandes d'asiles déposées en 2014 (source : Eurostat). Passez votre souris sur les pays pour visualiser les données.
Après une forte augmentation entre 2009 et 2013, les demandes d'asile en France se mettent à baisser
La "jungle" de Calais, le plus important camp de fortune de la ville, accueillerait un peu plus de 2 000 migrants. Ces personnes s'y installent provisoirement avant d'essayer de rejoindre l'Angleterre par tous les moyens. Une situation qui semble confirmer l'hypothèse du gouvernement français. La France ne serait qu'un "pays de transit" pour les migrants, selon le ministère de l'Intérieur, cité par Le Monde.
L'évolution des demandes d'asile en France semble l'attester. Les nouvelles demandes, c'est-à-dire la première fois qu'une personne effectue la démarche, étaient certes en forte hausse entre 2009 et 2013 (+43,75%). Mais, depuis 2013, la tendance est à la baisse (-2,7%) comme le montre le graphique ci-dessous. Et cela devrait se confirmer en 2015.
Les migrants chercheraient à rejoindre prioritairement l'Allemagne, la Suède ou encore le Royaume-Uni. L'Allemagne a vu ses demandes d'asile exploser entre 2012 et 2014. Elles ont progressé de 168%. Le pays devrait même enregistrer un record de 800 000 demandes en 2015. La Suède fait elle aussi face à une hausse sur la même période, à près de 71%. A noter que, malgré des demandes d'asile moins nombreuses qu'en France, le Royaume-Uni constate une progression continue depuis 2010 (+38%).
Plus de 77% des demandes d'asile y sont rejetées
Les demandes d'asile sont, dans la majorité des cas, vouées à l'échec. La loi française reste sévère vis-à-vis des migrants. Les rejets sont en hausse constante entre 2009 et 2012, année où plus de 83% d'entre elles étaient rejetées par la Cour nationale du droit d'asile (CNDA). Mais la tendance s'est inversée en 2013 et en 2014. La France a ouvert un peu plus ses portes aux migrants. Le taux de refus est tombé à 77,5% en 2014.
Les reconduites à la frontière sont stables depuis 2009
La France a maintenu le nombre de reconduites à la frontière depuis 2009 : elles oscillent entre 20 000 et 22 000 personnes chaque année. On observe toutefois un pic d'expulsions de sans-papiers en 2012. L'entourage de Manuel Valls, ministre de l'Intérieur à l'époque, explique ce record par le fait que les juges ont anticipé une décision de la Cour de cassation rendue cette année-là. Celle-ci stipule que le séjour irrégulier d'un étranger ne peut plus suffire à son placement en garde à vue.
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