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Qui était Aylan Kurdi, le petit Syrien retrouvé mort sur une plage de Turquie ?

Le garçon de trois ans est mort noyé, avec son frère et sa mère. Avec leur père, ils tentaient de se rendre au Canada, en passant par l'Europe. 

Article rédigé par Kocila Makdeche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un enfant syrien de 3 ans gît sur une plage à Bodrum (Turquie), après le naufrage de son embarcation à destination de l'île de Kos (Grèce), le 2 septembre 2015. (DOGAN NEWS AGENCY / AFP)

En moins de vingt-quatre heures, la photo a fait le tour du monde. Elle montre le corps sans vie d'un petit enfant syrien gisant sur une plage de Bodrum, en Turquie. Face contre terre, le petit Aylan, 3 ans, a été retrouvé par les autorités turques, mercredi 2 septembre, non loin de deux autres corps : ceux de Galip, son frère de 5 ans, et de sa mère, Rehan. Seul Abdullah, son père, a été retrouvé vivant, raconte le GuardianAu total, 12 personnes se seraient noyées après le naufrage de leur embarcation, qui faisait cap vers l'île grecque de Kos.

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La famille voulait rejoindre le Canada

Cette famille kurde est originaire de la ville syrienne de Kobané, située à la frontière avec la Turquie. Via l'Europe, la famille Kurdi espérait rejoindre la sœur d'Abdullah, au Canada. Cette dernière, prénommée Teema, s'est installée à Vancouver il y a vingt ans, indique le National Post (en anglais). Dans ce journal canadien, elle explique avoir été alertée par un autre membre de la famille, Ghuson Kurdi, l'épouse d'un autre frère. "Elle avait reçu un appel d'Abdullah, et tout ce qu'il lui a dit, c'est que sa femme et ses deux garçons sont morts", raconte la tante du petit Aylan.

Teema Kurdi assure au National Post que la famille faisait l'objet d'un programme d'accueil de réfugiés. Selon la procédure G5 (pour "groupe de cinq"), "cinq citoyens canadiens ou résidents permanents du Canada [prennent] des mesures en vue de parrainer un réfugié de l’étranger, pour lui permettre de venir au Canada", explique le gouvernement canadien. Ces personnes doivent alors s'engager à soutenir financièrement les réfugiés. 

"Je tentais de les parrainer, raconte Teema. Mes amis et mes voisins m'ont aidée financièrement, mais nous n'avons pas pu les faire venir, et c'est pour cela qu'ils ont pris le bateau. J'ai même payé leur loyer en Turquie, mais la façon dont ils traitent les Syriens là-bas est horrible."

Le père d'Aylan veut retourner à Kobané, 
pour enterrer sa femme et ses enfants

La demande de parrainage de la famille Kurdi a échoué parce qu'ils n'étaient pas enregistrés en tant que réfugiés auprès du HCR. "Un G5 peut uniquement parrainer les personnes auxquelles le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés ou un Etat étranger a reconnu la qualité de réfugié", précise le site internet du gouvernement canadien.

Pour cela, les Kurdes syriens doivent disposer d'un passeport, ce que leur refuse régulièrement le gouvernement. De son côté, "la Turquie refuse de délivrer des visas de sortie aux réfugiés non-enregistrés qui ne disposent pas de passeport", explique le National Post. 

Toujours selon le journal canadien, le père du petit Aylan a confié à sa famille qu'il souhaitait désormais retourner à Kobané, pour enterrer sa femme et ses deux enfants, et pour être inhumé à côté d'eux. 

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