Un post-it avec un tampon de l'administration autorise un migrant "à dormir où il veut dehors"
Ce document appartient à un Centrafricain qui a été interpellé lundi à Paris. Il semble émaner du bureau de Lille de l'Office français de l'immigration et de l'intégration.
"Veuillez l'autoriser, pour un court temps, à dormir où il veut dehors. Merci !" Après l'évacuation musclée de 84 migrants dans le 18e arrondissement de Paris, lundi 8 juin, un homme a montré un étrange document en sortant du commissariat.
Le papier est un post-it rose. Un court texte est rédigé à la main. En bas, il y a un tampon du bureau de Lille de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii). La photo de ce document a été prise par Pascal Julien, conseiller EELV de Paris dans le 18e arrondissement, qui indique à francetv info qu'il se trouvait alors à la sortie du commissariat.
Ce que la pref donne aux #réfugiés interpelés à Pajol: un post it qui dit: ...pour un certain temps à dormir dehors ! pic.twitter.com/g0FBhxefAo
— Pascal JULIEN (@PJulien18) 8 Juin 2015
Galla Bridier, également conseillère EELV dans le même arrondissement, était sur place, au même moment. Elle raconte la scène à francetv info : "Parmi les premiers migrants à sortir du commissariat, nous avons vu deux Centrafricains, âgés de moins de 30 ans. Ils arrivaient de Calais (Pas-de-Calais). Ils y étaient le matin même et c'est là-bas que ce papier leur a été délivré, indique l'élue. L'un d'eux parlait français. C'est ce dernier qui avait le papier. Il a rendez-vous aujourd'hui [mardi] à l'Ofpra [Office français de protection des réfugiés et apatrides] de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), à 14 heures."
Galla Bridier indique ne pas savoir où ont dormi les deux hommes qui n'avaient aucune idée de comment se rendre à Fontenay-sous-Bois. Mais elle précise qu'ils ont été orientés vers une association.
Joint par francetv info, l'Ofii n'est pas en mesure de commenter ce post-it rose. Un papier qui montre, selon Galla Bridier, que "l'Etat est dépassé" par l'afflux de migrants. De son côté, le ministre de la Ville, Patrick Kanner a indiqué, lundi sur i-Télé, qu'il fallait "vérifier quelle est la réalité de ce papier", certifiant que l'administration française "ne délivrait pas de tels sauf-conduits". Il a avancé la thèse d'une "manipulation" ou le fait que cette autorisation "ait été achetée. Ce qui serait pire."
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