Suisse : deux élèves musulmans dispensés de serrer la main de leur enseignante
La décision a été prise par les autorités scolaires de la ville pour régler le cas de deux garçons scolarisés dans le secondaire, dans le canton de Bâle-Campagne, près de la frontière française.
Colère et stupéfaction en Suisse. Des élèves musulmans de la commune de Therwil (canton de Bâle-Campagne), une ville située près de la frontière française, ont été dispensés de serrer la main du personnel enseignant féminin. En Suisse, les enseignants et les élèves ont pour habitude de se saluer au début et à la fin de chaque cours, précise en effet 20 Minuten (en allemand).
Les autorités scolaires de cette ville de 10 000 habitants ont mis en place une exception après les plaintes de deux élèves scolarisés dans le secondaire. Ceux-ci refusaient de se plier à cette marque de politesse, car ils estimaient que leur religion interdit à un homme de toucher une femme, s'il ne s'agit pas de son épouse ou d'un membre de sa famille.
Cette décision a provoqué un tollé en Suisse. Lundi soir, la ministre de la Justice, Simonetta Sommaruga, a réagi dans l'émission "10vor10", sur la chaîne SRF : "Il faut être clair. Serrer la main fait partie de notre culture et de notre quotidien. Ce n’est pas l’idée que je me fais de l’intégration", a affirmé la conseillère fédérale socialiste.
"Serrer la main fait partie de notre culture"
"Serrer la main fait partie de notre culture. C'est un geste de respect et de savoir-vivre", a indiqué Felix Müri, président de la Commission de la science, de l'éducation et de la culture du Conseil national, toujours à 20 Minuten.
Président de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique, Christoph Eymann a lui aussi dénoncé cette décision, à la télévision suisse. "De telles réglementations d'exception ne sont pas la solution (...). Nous ne pouvons pas tolérer que les femmes soient traitées différemment des hommes dans le service public."
La présidente des écoles de Therwil, Christine Akeret, se dit démunie. "C'est difficile lorsque quelqu'un ne veut pas adopter notre mode de vie", reconnaît-elle. Elle ajoute qu'elle n'a reçu aucun soutien du canton quand elle lui a soumis le problème. Les autorités cantonales de Bâle-Campagne n'ont pas encore réagi.
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