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Inde : une Marche pour la science et contre les dérives religieuses du gouvernement

Une Marche pour la science s'est tenue mercredi en Inde. Des milliers d'universitaires ont défilé dans une vingtaine de villes à travers le pays.

Article rédigé par Sébastien Farcis - Aurélien Tiercin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des étudiants indiens pendant la marche pour la science du 9 août 2017 (MANJUNATH KIRAN / AFP)

Des milliers d'universitaires indiens, professeurs et étudiants, se sont mobilisés pour la science, mercredi 9 août. Ils ont organisé une Marche comme celle qui s'est déjà tenue en avril 2017 dans le monde entier à l'appel des scientifiques américains, inquiets des positions doctrinaires de l'administration Trump. Cette fois, l'initiative est partie d'Inde, où des milliers de manifestants ont défilé dans une vingtaine de villes.

200 chercheurs dans les rues de New Delhi

Le but de cette Marche pour la science est de protester contre la promotion croissante, par le gouvernement indien, de mythes religieux hindous pour décrédibiliser des vérités historiques ou scientifiques. Dans la capitale New Delhi, une sorte de cortège funèbre d'environ 200 chercheurs a défilé silencieusement dans le centre ville. Tous ont dénoncé avec des pancartes multicolores, la mort de l'esprit scientifique face aux superstitions religieuses.

Soumitro Barnerjee est professeur dans un institut de recherche de Calcutta et co-organisateur de la Marche. "Il y a deux ans, quelqu'un a pu présenter un papier au Congrès scientifique indien affirmant qu'il y a 9 000 ans, il y avait des avions en Inde qui pouvaient voyager entre les planètes, déplore-t-il. Il n'y avait aucune preuve, c'était juste une opinion. Cela nous inquiète, car ces thèses reçoivent le soutien du gouvernement alors qu'elles n'ont aucune base scientifique."

Des fonds gouvernementaux pour des recherches sur les bouses de vaches sacrées

Le Premier ministre indien Narendra Modi est lui-même un fondamentaliste hindou, et a déjà défendu ce genre de thèse religieuse. Des fonds publics sont maintenant consacrés à des recherches sur les vertus de la bouse de vache sacrée. Et, à côté de cela, les étudiants en thèse de biotechnologies, comme Asim Chaprakar, manquent de moyens : "Les fonds baissent. Nos instruments ne sont pas réparés régulièrement. Le travail qui nous prenait autrefois une semaine prend désormais un mois, voire deux ! Cela affecte les recherches de tout le monde."

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