G7 de la culture à Florence : les atteintes au patrimoine pourront être "considérées comme des crimes de guerre"
Le premier G7 de la culture s'achève vendredi à Florence, en Toscane. Hier, une déclaration commune a été signée. Derrière l'Italie, la communauté internationale ne s'interdit plus d’intervenir sur la restauration et la mise en sécurité des biens menacés.
Face aux destructions causées par les conflits ou le terrorisme, les pays du G7, parmi lesquels la France, appellent tous les États à adopter des mesures fortes pour lutter contre le saccage des biens et le trafic qui s’en suit. Une déclaration commune a été signée jeudi à Florence lors du premier G7 de la culture qui s’achève vendredi 31 mars.
L’Italie, qui occupe la présidence du G7 en 2017, se veut fer de lance mondial en matière de protection du patrimoine culturel. Les membres du G7 ne s’interdisent pas non plus d’intervenir sur la restauration et la mise en sécurité des biens menacés.
Un arsenal juridique en train de se préciser
Pour la ministre française Audrey Azoulay, ce G7 de la culture marque un nouvel engagement. Il complète la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée ce mois-ci.
Juridiquement maintenant, il va s’imposer dans toutes les zones de conflits la nécessité de protéger aussi le patrimoine. Et, dans certaines conditions, les atteintes au patrimoine seront même considérées comme des crimes de guerre
Audrey Azoulay, ministre de la Cultureà franceinfo
"La chose la plus évidente qui va arriver, dès le deuxième semestre cette année, c’est la mise en œuvre du fonds créé par la conférence d’Abu Dhabi en décembre dernier : 75 millions de dollars pour financer des opérations de sauvegarde, de protection et de restauration", poursuit-elle.
Adoption de la « Déclaration de Florence » sur la protection du patrimoine culturel et la culture comme facteur de tolérance #G7Culture pic.twitter.com/XxRC3D7eqM
— Audrey Azoulay (@AAzoulay) 30 mars 2017
Des Casques bleus de la culture en Syrie ?
Les terrains d’intervention ne manquent pas, ajoute Mounir Bouchenaki du Centre d’études pour la conservation des biens. Il est l’un des experts intervenus à Florence. Il mise sur la task-force (force opérationnelle) créée l'an dernier par l’Italie : les Casques bleus de la culture. Les Caques bleus italiens sont "un corps de l’armée spécialisé qui maintenant, avec plus de 40 ans d’expérience, est considéré comme une des meilleures structures dans le monde. Je les ai vus travailler en Irak, je les ai vus travailler en Libye. Nous devons utiliser ce type de structure parce qu’il faut maintenant des actions concrètes", insiste-t-il.
C’est en Syrie, peut-être à Palmyre, que ces Casques bleus de la culture pourraient démarrer une toute première mission dans les prochains mois.
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