Le gouvernement envisage de dissoudre la Ligue de défense juive
"La Direction des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l'Intérieur travaille à temps plein pour étudier la possibilité d'une interdiction de la LDJ", selon "Libération".
Revenue sur le devant de la scène à l'occasion des manifestations pro-palestiniennes en France contre l'opération militaire israélienne à Gaza, la Ligue de défense juive (LDJ) pourrait payer le prix de sa radicalité. Le ministère de l'Intérieur étudie la possibilité d'une dissolution de la LDJ, un groupe de jeunes juifs extrémistes qui ont affronté notamment avec des manifestants pro-palestiniens. Dans son édition datée du jeudi 31 juillet, Libération, qui cite "une source policière haut placée", affirme que "la Direction des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l'Intérieur travaille à temps plein pour étudier la possibilité d'une interdiction de la LDJ".
"Nous procédons à l'analyse juridique la plus fine possible dans le respect du droit", a confirmé à l'AFP une source proche du dossier. La dissolution serait possible quand bien même la LDJ n'est pas une association légalement constituée mais un groupement de fait, assure Libération. La semaine dernière, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait jugé cette organisation "dans l'excès", "dans des actes qui peuvent être répréhensibles et qui doivent être condamnés".
Présents à Sarcelles lors de la manifestation interdite
La LDJ est sous le feu des critiques depuis que certains de ses membres ont violemment affronté des militants pro-palestiniens, le 13 juillet, près de la synagogue de la rue de la Roquette, à Paris. Le groupe, qui a l'habitude de s'inviter aux abords des synagogues pour en renforcer la protection, était présent le 20 juillet devant celle de Sarcelles (Val-d'Oise), au moment d'une manifestation pro-palestinienne qui a tourné à l'émeute.
La LDJ se défend de tout acte illégal en France, bien qu'elle s'inspire de la Jewish Defense League, qualifiée de "groupe terroriste" par le FBI en 2001, et qu'elle arbore par ailleurs l'emblème d'un parti nationaliste religieux interdit en Israël (un poing brandi dans une étoile de David noire sur fond jaune), le Kach. Certains de ses membres, comme ceux du Betar, mouvement de jeunes proche de la droite israélienne également présent en France, sont formés au krav-maga, une méthode d'autodéfense d'origine israélienne.
Des voix se sont élevées ces derniers jours pour demander sa dissolution, notamment le député communiste du Nord Jean-Jacques Candelier, mais aussi l'Observatoire national contre l'islamophobie, une composante du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui dénonce "une association extrémiste, raciste et qui pratique la violence". Le Parti de gauche a pour sa part demandé une commission d'enquête sur les heurts de la rue de la Roquette en s'interrogeant sur une éventuelle "provocation de la LDJ".
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