Le Hamas accepte pour la première fois un Etat palestinien dans les frontières de 1967
Avec l'annonce de ces changements, le mouvement entend s'ouvrir au dialogue avec les autres forces palestiniennes, mais surtout avec les capitales étrangères.
C'est une première dans son histoire. Le Hamas a annoncé, lundi 1er mai au soir, avoir modifié son programme politique, en disant accepter un Etat palestinien limité aux frontières de 1967. Le mouvement islamiste a par ailleurs insisté sur le caractère politique et non religieux de son conflit avec Israël.
Le Hamas est considéré comme "terroriste" par les Etats-unis, l'Union européenne et Israël, et nombre de ses dirigeants sont visés par des sanctions.
L'Etat hébreu toujours pas reconnu par le Hamas
Cette annonce intervient à 48 heures de la première rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue palestinien Mahmoud Abbas, opposant notoire au Hamas. A ce sujet, le chef du mouvement islamiste, Khaled Mechaal, a dit espérer que la nouvelle administration américaine "agisse plus sérieusement pour la cause palestinienne et change les conceptions erronées au sujet du peuple palestinien".
Le Hamas insiste sur le fait qu'il ne reconnaît pas l'Etat hébreu. Un document du mouvement rendu public évoque ainsi "la Palestine, du fleuve Jourdain à la mer Méditerranée". Mais dans ce document, le Hamas estime qu'"un Etat palestinien entièrement souverain et indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem pour capitale, (...) est une formule de consensus national".
En écrivant qu'il accepte un Etat limité à la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est, le Hamas endosse les frontières déjà reconnues par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont il ne fait pas partie. Le mouvement prend également ses distances avec les Frères musulmans égyptiens.
Le Hamas "se moque du monde", estime Israël
Avec l'annonce de ces changements, le mouvement entend s'ouvrir au dialogue avec les autres forces palestiniennes mais surtout avec les capitales étrangères qui, jusqu'ici, refusent tout dialogue officiel avec le Hamas, qui contrôle depuis dix ans la bande de Gaza.
Israël a toutefois déjà répliqué qu'il n'était pas convaincu. Le Cogat, l'organe du ministère israélien de la Défense en charge des Territoires occupés, a estimé que le Hamas "se moque du monde en essayant de se présenter avec ce soi-disant document comme une organisation éclairée". "Ils creusent des tunnels pour mener des actes terroristes et tirent des milliers et des milliers de missiles sur des civils israéliens", a accusé un porte-parole du Premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, dans un communiqué.
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