La France se dit prête à accueillir les chrétiens menacés en Irak
Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve ont dit leur détermination à venir "en aide aux déplacés qui fuient les menaces de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL)", alors que les chrétiens sont de plus en plus pris pour cible en Irak.
"Nous sommes prêts, s'ils le souhaitent, à en favoriser l'accueil sur notre sol au titre de l'asile." La France s'est dite ouverte, lundi 28 juillet, à favoriser l'accueil des chrétiens d'Irak, cibles d'exactions de la part des jihadistes qui ont suscité une vive émotion. Les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur, Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve, ont dit leur détermination à venir "en aide aux déplacés qui fuient les menaces de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL)". Il ont aussi promis que "la France continuerait de mobiliser la communauté internationale pour que soit assurée la protection" des minorités d'Irak.
Les chrétiens de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, tombée le 10 juin aux mains des jihadistes de l'EIIL, ont commencé depuis dix jours à fuir en masse après un ultimatum leur donnant quelques heures pour quitter les lieux. Cette fuite massive vide la cité d'une population qui y est présente depuis des siècles. Les chrétiens étaient 1,5 million en Irak avant la première guerre du Golfe ; ils ne sont plus que 400 000 aujourd'hui, selon leurs soutiens en France.
Manifestations de soutien à Paris et Lyon
Dans la classe politique, à droite, mais aussi parmi les autorités religieuses, les fidèles et les défenseurs des droits de l'homme, la mobilisation a grandi ces derniers jours pour presser les autorités d'agir en faveur des chrétiens d'Irak. Des sénateurs et députés ont signé une lettre ouverte demandant au président François Hollande de saisir la Cour pénale internationale sur les exactions visant les minorités irakiennes.
En outre, des manifestations ont réuni plusieurs centaines de personnes (des milliers selon les organisateurs) ce week-end à Paris et Lyon. En particulier sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, où les manifestants ont critiqué le "silence" des autorités et de la presse face au "massacre des chrétiens d'Orient", en plein conflit israélo-palestinien, jugé beaucoup plus médiatisé. Leurs pancartes étaient frappées de la lettre "noûn" ("n" en arabe), peinte sur les maisons des chrétiens de Mossoul par les jihadistes pour y désigner la présence de "Nazaréens".
Le Comité de soutien aux chrétiens d'Irak (CSCI France) a accueilli avec soulagement l'offre d'asile faite par les deux ministres. "Nous saluons cette annonce qui met un terme au silence et à l'immobilisme du gouvernement français par une proposition concrète et courageuse qui montre que la France tient son rôle protecteur historique", a déclaré Antoni Yalap, coordinateur du comité. Il nuance toutefois : "Cela ne peut être qu'une solution provisoire, qui ne concernera que ceux qui sont déjà sur le chemin de l'exil."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.