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Carte Comment l'Etat islamique a progressé depuis six mois

La zone contrôlée par les jihadistes, à cheval sur l'Irak et la Syrie, s'est agrandie entre mars et septembre 2015. Et ce malgré les bombardements de la coalition internationale. 

Article rédigé par Nicolas Enault
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le territoire contrôlé par l'Etat islamique, en septembre 2015. (NICOLAS ENAULT / FRANCETV INFO)

Le constat est indéniable : le territoire aux mains des combattants de l'Etat islamique s'est agrandi entre mars et septembre 2015. Cette progression est valable tant en Irak qu'en Syrie, malgré les bombardements de la coalition internationale, qui ont débuté en août 2014. La France participe aux offensives aériennes en Irak depuis un an, et s'apprête à effectuer ses premiers bombardements aériens en Syrie dans les prochaines semaines. Le conflit touche désormais la totalité du pays, y compris la capitale, Damas, et la progression des jihadistes a poussé à l’exil de nombreux Syriens.

Francetv info a compilé les données de l'Institut pour l'étude de la guerre américain (ISW), qui publie de façon régulière un état des lieux de la situation, pour analyser l'évolution de la progression de l'Etat islamique. Sur nos cartes, le territoire entièrement contrôlé par l'EI est représenté en noir, celui dans lequel les jihadistes peuvent circuler sans rencontrer d'adversaires est coloré en marron et celui dans lequel ils mènent des actions offensives est en rouge.

Cliquez de part et d'autre de l'image, ou déplacez la barre verticale blanche située au milieu de l'écran, pour constater l'évolution entre le mois de mars (à gauche) et le mois de septembre (à droite). 

En Syrie, seuls les Kurdes parviennent à contenir l'EI

Les jihadistes ont gagné énormément de terrain en Syrie durant la période observée. C'est particulièrement visible aux environs de la cité antique de Palmyre, tombée entre les mains de l'Etat islamique au mois de mai. Le groupe affermit son emprise sur le Sud, aux abords de la capitale, Damas, et à la frontière avec le voisin irakien. Il progresse également dans l'ouest du pays, dans les villes d'Alep et d'Idlib, bastions historiques des rebelles syriens, notamment au détriment des jihadistes du Front Al-Nosra (affiliés à Al-Qaïda). 

La situation est différente plus au Nord, face aux combattants kurdes. Après la libération de la ville de Kobané en janvier, ces derniers ont pris le contrôle, en juin, de Tel Abyad, une autre ville stratégique, à la frontière avec la Turquie. La ligne de front se déplace vers le Sud, y compris dans la région de la ville d'Al-Hasakah, où une offensive de l'Etat islamique a échoué, durant l'été.

En Irak, l'étau se desserre lentement autour de Bagdad

La zone contrôlée par les combattants de l'EI en Irak depuis 2014 s'étend au sud de Mossoul, capitale irakienne du "califat", le long de l'autoroute vers Bagdad. Et ce territoire s'est aussi sensiblement agrandi.

La reprise de la ville de Tikrit, sur cette même autoroute, par l'armée irakienne à la fin du mois de mars semblait pourtant témoigner de l'efficacité des frappes de la coalition internationale, mais elle a rapidement été effacée par la chute de Ramadi, à l'ouest de Bagdad, au mois de mai. Depuis, une contre-offensive des forces loyalistes irakiennes, appuyées par des miliciens chiites, est en cours. Elle a pour l'instant permis de réduire la présence des jihadistes aux alentours de Falloujah.

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