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Syrie : la France ouvre une enquête pour "crimes contre l'humanité" contre le régime de Bachar Al-Assad

Le parquet de Paris s'intéresse à des exactions commises en Syrie entre 2011 et 2013.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le président syrien Bachar Al-Assad répond aux questions d'un journaliste, le 25 août 2015, à Damas (Syrie).  ( SANA / REUTERS)

La justice souhaite "agir contre l'impunité de ces assassins". Le parquet de Paris a ouvert une enquête pénale pour "crimes contre l'humanité" visant le régime de Bachar Al-Assad, pour des exactions commises en Syrie entre 2011 et 2013, annonce une source proche du dossier, mercredi 30 septembre, une information confirmée de source diplomatique. 

L'enquête, ouverte le 15 septembre, après un signalement au Quai d'Orsay, se base notamment sur le témoignage de "César", un ex-photographe aux ordres de la police militaire syrienne. Il s'est enfui de Syrie en juillet 2013, en emportant 55 000 photographies effroyables de corps torturés sur une carte-mémoire. Son annonce intervient alors que la crise syrienne est au centre de l'Assemblée générale des Nations unies et concentre les désaccords entre la France, les Etats-Unis et la Russie

Yeux arrachés, cadavres torturés

Ecrit en anglais en lettres couleur sang, et intitulé "Assad's secret massacres" ("Les massacres secrets d'Assad"), ce photoreportage était destiné aux instances internationales, dont l'ONU, pour instruire un dossier sur la responsabilité du régime dans des "tortures de masse". Damas avait alors qualifié ce rapport de "politique". Pour le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le "rapport César" témoigne de "la cruauté systématique du régime de Bachar Al-Assad".

Les milliers de photos d'une cruauté insoutenable ont été authentifiées par de nombreux experts et projetées en 2014 à l'institut du monde arabe lors d'une conférence de presse. Elles montrent des cadavres torturés et morts de faim dans les prisons du régime. On y voit des personnes avec des lésions sur le dos ou le ventre, des yeux arrachés, des corps décharnés et aussi une centaine de cadavres gisant dans un hangar, au milieu de sacs plastique destinés à les enterrer. 

"Il est de notre responsabilité d'agir"

Le chef de la diplomatie française a donc appelé l'ONU, notamment la Commission d'enquête internationale sur la Syrie, "à poursuivre avec une détermination renforcée son enquête". "Face à ces crimes qui heurtent la conscience humaine, à cette bureaucratie de l'horreur, face à cette négation des valeurs d'humanité, il est de notre responsabilité d'agir contre l'impunité de ces assassins", a-t-il encore affirmé dans une déclaration transmise à l'AFP. Les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCHGCG) vont mener les investigations.

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