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Terrorisme : ce que l'on sait de l'ado soupçonné d'avoir voulu "passer à l'acte" à Paris

Arrêté dans le 12e arrondissement de Paris chez sa mère, où il était assigné à résidence, le jeune homme, sensible aux thèses de l'islam radical, envisageait de tuer des passants à l’arme blanche sur la promenade de la coulée verte.

Article rédigé par Ilan Caro
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des militaires français participent à l'opération Sentinelle pour faire face à la menace terroriste en France, Vincennes (Val-de-Marne), le 25 juillet 2016. (IAN LANGSDON / AFP)

Il n'a que 15 ans, mais il était déjà sous haute surveillance des services de renseignements. Un adolescent radicalisé vivant chez sa mère à Paris, arrêté samedi, a été déféré devant le parquet, lundi 12 septembre, en vue d'une mise en examen par des juges antiterroristes. Il est soupçonné d'avoir voulu "passer à l'acte" de manière imminente. Franceinfo fait le point sur cette affaire.

"Un possible passage à l'acte imminent"

"Des indices ont fait craindre un possible passage à l'acte imminent", explique une source proche de l'enquête citée par l'AFP. Selon Le Parisien, l'adolescent, né en décembre 2000, envisageait de tuer des passants à l’arme blanche, sur la promenade de la coulée verte (12e arrondissement de Paris), particulièrement prisée le week-end et située à proximité immédiate de son domicile.

Le jeune homme, qui a déjà envisagé de partir en Syrie pour rejoindre les rangs de l'Etat islamique, était suivi par les services de renseignement. En avril, dans le cadre de l'état d'urgence instauré après les attentats du 13 novembre, il avait fait l'objet d'une perquisition administrative et d'une assignation à résidence. Cette assignation a d'ailleurs été reconduite au mois de juillet.

Il voulait "mourir en martyr"

Interrogé dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret, l'adolescent a reconnu au cours de sa garde à vue avoir voulu "mourir en martyr après avoir tué tout un tas de kouffars [c'est-à-dire de non-musulmans]" à l'arme blanche. Europe 1 précise toutefois que le suspect aurait par la suite retiré ces allégations.

L'entourage de l'adolescent se montre surpris par cette affaire. "Sa maman est originaire des Antilles. Elle est convertie à l'islam depuis plus de dix ans. C'est une femme et une mère très accessible et pas du tout renfermée sur sa religion. Cette famille ne vivait pas à part du voisinage. Que son fils se retrouve dans une telle histoire est incompréhensible...", témoigne un proche de la famille dans les colonnes du Parisien. Sur i-Télé, la mère du suspect décrit son fils comme "un bon gars", "tolérant, ouvert d'esprit et cultivé".


L'ombre de Rachid Kassim plane aussi sur cette affaire

Une fois de plus, le nom de Rachid Kassim apparaît dans cette affaire. Une source proche du dossier a précisé que le mineur était en contact avec lui, via l'application de messagerie chiffrée Telegram. Ce jihadiste originaire de Roanne (Loire), qui a rejoint la zone irako-syrienne, est un propagandiste très actif du groupe Etat islamique.

Selon les enquêteurs, Rachid Kassim a téléguidé, de manière plus ou moins décisive, les attaques de Magnanville (Yvelines), où Larossi Abballa a tué un policier et sa compagne le 13 juin, de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), où Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean ont tué un prêtre le 26 juillet, ainsi que le commando de femmes jihadistes, démantelé cette semaine, qui projetait un attentat avec une voiture chargée de bonbonnes de gaz.

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