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Attentat du Bardo de Tunis devant la justice : "Le mauvais procès qui finit de tuer"

En Tunisie, l'organisation du procès de l'attaque du musée du Bardo prévu mardi est dénoncée par les avocats des victimes françaises. Ils n'ont toujours pas obtenu la visio-conférence réclamée. 

Article rédigé par franceinfo - Maurine Mercier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le 18 mars 2015, 21 touristes, dont quatre Français, et un policier tunisien ont été tués lors d'une attaque contre le musée du Bardo à Tunis (AMINE LANDOULSI / ANADOLU AGENCY / AFP)

Le procès de l'attaque du musée du Bardo doit s'ouvrir mardi 31 octobre à Tunis, après avoir été reporté une première fois en juillet dernier. Une vingtaine d'accusés vont être jugés pour un attentat revendiqué par Daesh commis le 18 mars 2015. Quatre Français figuraient parmi les 21 touristes étrangers tués et six ressortissants français avaient été grièvement blessés. 

Le flou du procès dénoncé par les avocats des victimes françaises

Les défenseurs sont venus à Tunis pour assister à l'audience, alors qu’ils n’ont reçu aucune convocation formelle. Les avocats se demandaient encore hier soir s’ils auraient droit à un traducteur. Ils ne savent pas non plus si leurs confrères tunisiens,  commis d’office pour leurs clients, seraient présents à l’audience. La plupart des victimes, elles, restent fortement traumatisées. Il leur est impossible d’envisager un voyage en Tunisie. Maître Gérard Chemla représente plusieurs d’entre elles. S’il a fait le déplacement, c’est pour faire passer plusieurs messages aux magistrats sur l'organisation de l'audience et éviter "le mauvais procès qui finit de tuer".

Venir nous expliquer que les victimes, nos clients, pourraient être représentées par des avocats qu’elles ne connaissent pas, parce qu’ils ont été commis d’office, serait une erreur fondamentale.

Gérard Chemla, avocat de plusieurs victimes de la tuerie du Bardo

à franceinfo

Les avocats des victimes françaises veulent obtenir la traduction complète du dossier et la possibilité d'une liaison avec la France. "Nous avions demandé la mise en place d’un système de visio-conférence", précise Gérard Chemla, qui compte réclamer mardi l’ouverture différée du procès jusqu'à la mise en place de cette organisation.

Début octobre, le Premier ministre tunisien, Youssef Chahed, avait assuré qu’il ferait de son mieux pour que les victimes françaises du Bardo puissent suivre le procès. Mais à son ouverture, la visio-conférence ne fonctionnera pas. C’est l’une des rares informations fiables que les avocats des victimes ont réussi à obtenir jusque-là.

Ouverture du procès Bardo : les avocats dénoncent le flou de l'organisation - un reportage à Tunis de Maurine Mercier

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