Coup d'État raté en Turquie : la répression va engendrer "de nouvelles oppositions"
Spécialiste de la Turquie à l'IFRI (Institut français des relations internationales), Dorothée Schmid réagit sur le plateau du Grand Soir 3 ce lundi 18 juillet à la répression liée au coup d'État raté.
"À court terme, Recep Tayyip Erdogan sort renforcé de ce coup d'État raté, car il va avoir les mains libres pour mener une répression très forte contre un certain nombre d'opposants", affirme Dorothée Schmid. "Il est probable que cette répression dépasse le cercle des putschistes. On arrive à 20 000 arrestations, ce qui est absolument énorme", ajoute-t-elle ce lundi dans le Grand Soir 3.
Une Turquie fragile
Toutefois, nuance Dorothée Schmid, "à moyen terme, la Turquie apparaît comme un Etat très fragile. Le coup d'État s'est produit peu de temps après un attentat très meurtrier à l'aéroport d'Istanbul, qui avait été précédé par d'autres. À cette instabilité interne, il faut ajouter un certain isolement international à cause des ambigüités de la politique turque en Syrie et de l'attitude des autorités turques vis-à-vis de Daech".
"Les vrais partisans d'Erdogan représentent entre 30 et 40% des Turcs", estime la spécialiste de la Turquie. "La façon dont la répression va être menée risque de semer les graines de nouvelles oppositions dans le pays. C'est pour ça que les Européens sont inquiets", conclut-elle.
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