Turquie : ce que l'on sait de l'attaque dans une discothèque d'Istanbul pendant le réveillon du Nouvel An
Un assaillant a tiré sur les clients du Reina, une boîte de nuit très prisée située au bord du Bosphore, sur la rive européenne de la plus grande ville turque.
Trente-neuf personnes, dont au moins 15 étrangers, ont été tuées et 65 blessées dans une attaque contre une célèbre discothèque d'Istanbul où plusieurs centaines de personnes fêtaient le réveillon du Nouvel An, dans la nuit de samedi 31 décembre au dimanche 1er janvier. Parmi les victimes figure une Franco-Tunisienne, tuée avec son mari.
Des tirs au hasard sur la foule
A 1h15, heure locale, dimanche, un assaillant armé d'un fusil d'assaut surgit devant la boîte de nuit Reina, au cœur d'Istanbul, et ouvre le feu sur les personnes qui se trouvent à l'entrée, selon le gouverneur d'Istanbul. Un policier et un civil sont tués. Après avoir pénétré dans la discothèque, l'assaillant tire au hasard sur la foule, semant la panique et la mort. Selon la chaîne d'information turque NTV, plusieurs personnes ont alors plongé dans le Bosphore pour échapper aux coups de feu.
Une Franco-Tunisienne parmi les victimes
Selon le dernier bilan provisoire fourni par les autorités turques, 39 personnes ont été tuées et 65 ont été blessées. De nombreux ressortissants étrangers, notamment arabes, figurent parmi les victimes.
• Un homme d'affaires tunisien et son épouse franco-tunisienne ont été tués. Selon l'ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d'Arvor, la mort de ce couple laisse "une petite fille de cinq mois privée de parents". Quatre Français ont en outre été blessés, selon la secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, Juliette Méadel.
• Trois Jordaniens ont été tués et quatre blessés, selon le ministère des Affaires étrangères jordanien, cité par l'agence officielle Petra.
• Trois Libanais ont été tués et quatre ont été blessés, a indiqué le ministère libanais des Affaires étrangères.
• Trois Irakiens ont été tués, selon le ministère des Affaires étrangères irakien.
• Deux Indiens, un homme et une femme ont aussi péri, selon un tweet de la ministre des Affaires étrangères.
• Plusieurs Saoudiens sont également morts dans l'attaque, selon le consulat saoudien à Istanbul, qui n'en précise pas le nombre. Selon le quotidien saoudien Asharq Al-Awsat, il y aurait cinq morts et 11 blessés parmi les ressortissants de ce pays.
• Un Koweïtien a été tué et cinq autres blessés, selon le vice-ministre koweïtien des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle Kuna.
• Un Libyen a été tué et trois autres blessés dans l'attaque, selon le ministère libyen des Affaires étrangères.
• Une Israélienne a été tuée et une autre blessée, selon le ministère israélien des Affaires étrangères.
• Un homme ayant la double nationalité belge et turque a été tué, selon le ministre belge des Affaires étrangères.
L'auteur de l'attaque toujours en fuite
Les autorités turques ont lancé une chasse à l'homme pour capturer l'assaillant qui est parvenu à s'enfuir en "profitant de l'anarchie" semée dans la discothèque, selon le Premier ministre turc. Ce dernier a en outre qualifié d'"infondées" les informations de presse selon lesquelles l'assaillant était déguisé en père Noël, ajoutant que l'agresseur avait laissé son arme sur les lieux.
Des témoins cités par l'agence de presse Dogan ont rapporté l'avoir entendu s'exprimer en arabe, mais cela n'a pas été confirmé par les autorités.
Une discothèque bondée et emblématique visée
Le Reina est une emblématique discothèque d'Istanbul, située au bord du Bosphore, à Ortaköy, un quartier du district de Besiktas, sur la rive européenne de la ville. Selon Dogan, elle accueillait au moins 700 personnes venues célébrer le passage à la nouvelle année. Cette discothèque huppée où les entrées sont filtrées, est située à quelques centaines de mètres de l'endroit où avaient eu lieu les célébrations officielles du Nouvel An.
Aucune revendication exprimée
L'attaque n'a pas encore été revendiquée, mais la Turquie a été la cible de nombreux attentats attribués à l'EI ou liés à la rébellion séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui ont notamment frappé Istanbul et Ankara. Pourtant, après une année 2016 sanglante, les autorités turques étaient sur leurs gardes en ce jour de réveillon et 17 000 policiers avaient été déployés en ville.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.