La menace nucléaire nord-coréenne inquiète à New York et fait ressurgir les anciens abris anti-atomiques de la ville
La menace de Pyongyang sur les États-Unis inquiète une partie des New-Yorkais qui ont l'impression de revenir au temps de la guerre froide et de ses bunkers.
Selon un sondage commandé par la chaîne CNN, 62% des Américains voient la Corée du Nord comme une menace sérieuse. Ils n’étaient que 48% à le penser en mars dernier. Cette inquiétude est due à l'escalade verbale, ces derniers jours, entre Donald Trump et Kim Jong Un. Si bien que de récentes spéculations américaines affirment que la côte Est pourrait être à la portée des missiles de Pyongyang. De quoi rappeler l’époque de la guerre froide à certains.
L'inquiêtude des New-Yorkais
Pour Christine, il faut arrêter cette surenchère, "la rhétorique de notre président n'est pas appropriée", explique cette New-Yorkaise. Elle avoue aussi avoir peur du régime nord-coréen "mais tout autant de ceux qui sont en poste à la Maison-Blanche et qui gèrent cette crise".
D'autres, comme Gerry, considèrent tout ça comme du bluff. Ce gardien d'immeuble ne croit pas au capacités militaires nord-coréennes mais ce climat de tension lui rappelle les années 60. "Pendant la crise des missiles de Cuba on apprenait à se préparer à une éventuelle attaque", raconte-t-il.
Dans les années 60, mon père me disait tous les jours avant de partir au travail de ne pas m'inquiéter
Gerry, habitant de New Yorkfranceinfo
D'ailleurs à New York, il suffit de lever la tête pour voir des vestiges de cette époque. Des panneaux jaunes avec les symbole de la radioactivité sont encore accrochés un peu partout sur les façades. Ils signifient qu'un fallout shelter (abri anti-atomique) se trouvait dans le bâtiment. "Ces abris étaient vraiment inadaptés", raconte Gerry. En fait, c'était seulement des caves, "sans isolation particulière et sans porte blindée".
Les kits de survie ont remplacé les bunkers
Dans les années 60, on comptait quelques 17 000 fallout shelter, mais ils ont ensuite été transformés en appartements, en caves ou en espaces de stockage. Aujourd'hui, les recommandations ont évoluées, il s'agit d'avoir un kit de survie, de la nourriture et des médicaments.
Il est pourtant compliqué de ne pas donner l'impression que la ville cache quelque chose, explique un universitaire de la Columbia University de New York : "Imaginez le maire qui dit à ses habitants : 'Parlons de ce qu'il faut faire en cas d'attaque nucléaire'". Selon lui, beaucoup de New-Yorkais vous diraient "pourquoi parle-t-on de ça, que savez-vous ?"...
Finalement, malgré les attaques terroristes du 11 septembre 2001 et les catastrophes naturelles, seulement un tiers des habitants à New York a un kit de survie et sait quoi faire en cas d'évenement majeur.
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