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Implication de Poutine, déni de Trump et riposte d'Obama : trois questions sur le piratage électoral aux Etats-Unis

La Maison Blanche a mis directement en cause Vladimir Poutine au sujet de plusieurs cyberattaques pendant l'élection présidentielle et Barack Obama a annoncé des représailles.

Article rédigé par Robin Prudent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Face aux piratages russes, Barack Obama a annoncé que "certaines (réprésailles) seront explicites et publiques, d'autres ne le seront peut-être pas". (KEVIN LAMARQUE / REUTERS)

Entre la Russie et les Etats-Unis, la cyberguerre est déclarée. Après plusieurs attaques informatiques attribuées au pouvoir russe pendant la campagne présidentielle, les autorités américaines ont décidé de riposter, a annoncé Barack Obama, jeudi 15 décembre. Retour sur l'escalade de tensions entre les deux pays.

Que reproche-t-on à la Russie ?

Les premiers soupçons d'attaques informatiques remontent à plusieurs mois avant l'élection présidentielle américaine.

Le 14 juin 2016, le Washington Post révèle que des hackers à la solde du gouvernement russe ont réussi à s'infiltrer dans la base de données de la direction du Parti démocrate américain. Leur "butin" ? Des dizaines de milliers de courriers électroniques de responsables démocrates et du président de l'équipe de campagne de Hillary Clinton, John Podesta, ainsi que des documents concernant Donald Trump.

Tout s'accélère au début du mois d'octobre, un peu plus d'un mois avant l'élection américaine. A cette époque, les messages dérobés par les hackers sont rendus publics par l'organisation WikiLeaks (en anglais) et le site The Intercept (en anglais). A l'intérieur, les coulisses de la course à la Maison Blanche sont dévoilées : notamment les déclarations complices d'Hillary Clinton devant les banquiers de Wall Street, son "double discours", ou encore la stratégie offensive face à Bernie Sanders. De quoi créer le doute autour de la candidate.

Après l'élection, un rapport de la CIA fuite dans le Washington Post (en anglais) accusant cette fois directement le pouvoir russe d'avoir délibérément tenté de faire élire Donald Trump contre Hillary Clinton. Côté russe, Moscou a toujours rejeté avec virulence les accusations visant Vladimir Poutine, un porte-parole évoquant des "absurdités".

Quelle est la réaction des autorités américaines ?

Dès le début du mois d'octobre, l'administration Obama a accusé la Russie d'avoir conduit des opérations de piratages contre des organisations politiques américaines et a ordonné un rapport complet.

Après deux mois d'enquête, jeudi 15 décembre, la Maison Blanche a mis en cause Vladimir Poutine et le président Obama en personne a annoncé des représailles. Désormais, les Etats-Unis ne resteront pas sans réagir a annoncé Barack Obama dans un entretien à la radio NPR. "Il est clair que si un gouvernement étranger, quel qu'il soit, tente d'entacher l'intégrité de nos élections, alors nous devons agir", a-t-il plaidé.

L'un de ses proches conseillers, Ben Rhodes, a aussi clairement visé Vladimir Poutine dans un entretien à la chaîne MSNBC : "Je ne pense pas que des événements aux ramifications aussi importantes se produisent au sein du gouvernement russe sans que Vladimir Poutine ne soit au courant."

Quelle est la position de Donald Trump ?

Tout au long de la campagne, Donald Trump a mis en doute l'origine des piratages. Une fois élu, sa position n'a pas varié, malgré l'accumulation des rapports des services secrets américains. Jeudi 15 décembre, il a de nouveau insinué que la Maison Blanche avait des intentions partisanes en accusant la Russie de Poutine d'être à l'origine des piratages informatiques contre sa rivale démocrate.

"Si la Russie, ou toute autre entité, faisait du piratage, pourquoi la Maison Blanche a-t-elle attendu si longtemps pour agir ? Pourquoi ne se sont-ils plaints qu'après la défaite d'Hillary ?", a-t-il écrit sur Twitter.

Une position exceptionnelle pour un futur commandant en chef, qui rejette les conclusions des services de renseignements américains, de la CIA au FBI. Son opinion est d'autant plus risquée, qu'elle va à l'encontre de son propre parti. Les républicains du Congrès vont d'ailleurs lancer plusieurs enquêtes parlementaires sur le rôle de la Russie dans la campagne américaine. 

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