Présidentielle américaine : les affaires du businessman Donald Trump battent de l'aile
Depuis le début de la campagne, le nom du milliardaire est devenu trop lourd à porter pour ses entreprises, ses partenaires et ses clients.
En pleine campagne présidentielle, Donald Trump a trouvé le temps de jouer les VRP. Le candidat républicain à la Maison Blanche a inauguré, mercredi 26 octobre, son nouveau palace de Washington D.C., symbole selon lui de son succès immobilier. Pourtant, ces derniers mois, la carrière politique du milliardaire et les polémiques qu'il a suscitées ont souvent pesé sur la santé de ses affaires, à en croire les récits des médias américains. Franceinfo vous donne quatre exemples qui montrent que les activités traditionnelles de la marque Trump battent de l'aile.
Des chambres à prix cassé
Sur le papier, le dernier hôtel de Donald Trump a tout plaire. Installé dans un ancien bâtiment des postes, à deux pas de la Maison Blanche, l'établissement cinq étoiles propose de belles chambres et des suites de 159 m², marbre italien dans les salles de bain inclus. Pourtant, les affaires ne semblent pas décoller. Avant même l'ouverture, en septembre, les grands chefs José Andrés et Geoffrey Zakarian ont abandonné l'idée d'installer l'un de leurs restaurants au sein de l'hôtel.
Le public n'est visiblement pas pressé de découvrir l'établissement. Début octobre, alors que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international tenaient congrès, des chambres étaient encore disponibles et bradées à moitié prix, raconte le New York Magazine (en anglais). Comptez 400 dollars (environ 366 euros) seulement pour loger dans une chambre deluxe. Pendant ce temps, tous les hôtels de même catégorie étaient complets à Washington D.C., précise le magazine.
"Les nouveaux protestataires qui défient Donald Trump", ce sont "ses clients", commente le New York Times (en anglais). Une agence de voyage en ligne, Hipmunk, a constaté que les réservations dans les hôtels Trump ont baissé de 58 % sur son site durant le premier semestre. Un autre voyagiste spécialisé dans le luxe, cité par Bloomberg (en anglais), évoque une baisse de 29 %. Des chiffres contestés par le groupe Trump, qui assure que ces sites "ne donnent pas une représentation exacte de notre performance".
Des locataires gênés
Sur les rives de l'Hudson, à New York, le nom s'affiche en lettre d'or sur les façades des immeubles : TRUMP PLACE. Plus pour très longtemps. Face à la colère des locataires, ces propriétés immobilières seront bientôt débaptisées, raconte le New York Times (en anglais). Les portiers et les concierges se sont même fait prendre leurs mesures, pour que soient confectionnés de nouveaux uniformes, sans le nom du milliardaire.
Une pétition a été lancée parmi les résidents. La fronde est menée par Linda Gottlieb, une productrice qui vit dans un appartement à 8 900 euros par mois. "Ecouter Trump parler de tripoter des femmes et voir son nom au-dessus de ma résidence, c'en était trop, explique cette démocrate. Il était temps de dire que l'on ne voulait plus vivre dans un immeuble portant son nom, ou dans un pays subissant sa présidence." Trois cents personnes ont signé son appel.
Une nouvelle marque passe-partout
Le nom Trump fait-il désormais peur ? Au cours de ces dernières années, Donald Trump a apposé son patronyme sur tout un tas de produits : ses hôtels et ses propriétés immobilières, un magazine, une compagnie aérienne, un jeu de société, du vin et même des steaks. En pleine campagne, après sa victoire lors des primaires républicaines, le candidat a même fait la promotion de certains de ces produits lors d'une conférence de presse. "Les téléspectateurs auraient pu se croire sur la chaîne du télé-achat", plaisante même la radio NPR (en anglais).
Pourtant, fin septembre, le groupe a dévoilé une nouvelle marque pour ses futurs hôtels, beaucoup plus passe-partout : Scion. Dans un communiqué (PDF en anglais), sa fille, Ivanka Trump, affirme que ce choix est "un clin d'œil à la famille Trump et à son incroyable succès", puisque Scion signifie "descendant d'une remarquable famille". Pourquoi avoir changé de marque, dans ce cas ? Raison officielle invoquée : pour "faire une distinction claire entre nos marques luxe et lifestyle". "Nos affaires se portent mieux que jamais", assure même la vice-présidente de l'entreprise. Donald Trump n'en en tout cas pas le premier à choisir Scion. Ce nom est également utilisé par Toyota, mais le constructeur automobile a commencé à abandonner la marque, en raison de ventes en déclin, explique Bloomberg (en anglais). Pas un très bon augure.
Des contrats annulés
Si le cœur du métier de Donald Trump est affecté par sa campagne, ses activités annexes le sont aussi. Après avoir violemment attaqué le Mexique et ses ressortissants dès son entrée en lice, en juin 2015, le milliardaire a rapidement perdu plusieurs juteux contrats, rappelle Fortune (en anglais). Le réseau de télévision américain en espagnol, Univision, a dans la foulée annoncé annuler la diffusion du concours Miss USA, propriété de Donald Trump. Décision suivie par NBC.
Le groupe audiovisuel était pourtant associé à l'homme d'affaires depuis de longues années, et a même contribué à son rayonnement, en assurant la diffusion de sa télé-réalité à succès, "The Apprentice". L'émission continue désormais, sans son ancienne gloire. Les chaînes de magasins Macy's et Lifestyle – la seconde est notamment implantée au Moyen-Orient – ont également retiré des produits Trump de leurs rayons. Les produits du milliardaire ne seront plus en tête de gondole.
À regarder
-
Kamala Harris reconnaît sa défaite
-
Election américaine : pourquoi un tel raz-de-marée républicain ?
-
Donald Trump encense Elon Musk après avoir déclaré sa victoire
-
Donald Trump revendique "une victoire politique jamais vue"
-
Comment les expatriés américains font pour voter ?
-
La mort de cet écureuil est récupérée par le camp de Donald Trump
-
Peut-on comparer démocrates et républicains à la gauche et la droite française ?
-
Donald Trump imite Emmanuel Macron
-
Présidentielle américaine : l'artiste Bad Bunny soutient Kamala Harris
-
Election américaine : qu'apporte Elon Musk à la campagne de Donald Trump ?
-
Election américaine : quand connaîtra-t-on le nom du prochain président élu ?
-
Maya Harris, plus proche conseillère de Kamala depuis plus de 50 ans
-
Quelle est la position des candidats à la présidentielle américaine sur le conflit au Proche-Orient
-
Aux Etats-Unis, "Superman" appelle les Américains à voter
-
Présidentielle américaine : des cookies Trump et Harris controversés
-
Election américaine : plus de 6 millions de dollars de paris sur le duel Harris-Trump
-
Les célébrités peuvent-elles influencer le scrutin américain ?
-
Pourquoi n'y a-t-il que deux grands partis aux Etats-Unis ?
-
Élection présidentielle aux États-Unis : le business des produits dérivés
-
Election américaine : "I have a Glock", quand Kamala Harris parle de son arme
-
Élection américaine : les démocrates contrôlent-ils la météo ?
-
Un bar à thème présidentiel aux États-Unis
-
La "Bible Trump" bientôt dans les écoles ?
-
Une interview de Melania Trump à 250 000 dollars ?
-
Une statue géante de Donald Trump aux États-Unis
-
Kamala Harris traite Donald Trump de poule mouillée
-
Des singes prédisent le résultat de l'élection américaine
-
Élection américaine : rencontre avec Raymond, électeur de Donald Trump
-
Visée par Donald Trump, la communauté haïtienne de Springfield est devenue la cible de l'extrême droite
-
Une possible tentative d'assassinat visant Donald Trump
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.