En Inde, la gigantesque panne de courant "est vécue comme une injustice"
Quelque 600 millions de personnes sont concernées par le black-out qui frappe le pays depuis lundi.
La moitié de l'Inde est privée de courant. Le réseau électrique desservant le nord-est du pays s'est à son tour effondré mardi 31 juillet, au lendemain d'une coupure gigantesque et après une autre panne dans l'est du pays. Plus de 600 millions d'habitants sont désormais privés d'électricité dans vingt Etats sur vingt-neuf.
A New Delhi, le métro était immobilisé et les feux de signalisation coupés. "Les conducteurs ont reçu l'ordre de s'arrêter dans les stations de métro. Aucun passager ne sera autorisé à entrer dans les stations jusqu'à ce que le courant revienne", a déclaré un porte-parole du métro de la capitale indienne. La majeure partie du Bengale-Occidental (est) et sa capitale, Calcutta, sont également victimes de l'effondrement des réseaux électriques.
"C'est une grosse crise. Nous travaillons à restaurer l'électricité. De nombreux Etats ont exagéré leurs capacités et cela a entraîné un effondrement total dans le nord et l'est de l'Inde", a expliqué un haut responsable du ministère de l'Energie à New Delhi. Selon les informations de FTVi, une centrale nucléaire du nord du Rajasthan est également à l'arrêt en raison de la panne.
200 mineurs piégés pendant six heures
Quelque 200 mineurs ont par ailleurs été pris au piège pendant six heures dans 80 mines de charbon différentes de l'est du pays en raison du black-out électrique. Les ouvriers, qui travaillent pour un groupe appartenant au gouvernement, étaient bloqués à Barddhaman, dans le Bengale-Occidental, à environ 180 km au nord-ouest de Calcutta. La remise en route progressive du courant leur a permis de remonter à la surface.
Entre 25 et 60 mineurs de l'Etat du Jharkhan seraient en revanche toujours bloqués à cause de la panne, selon les informations de FTVi.
La colère monte chez les habitants
"A Delhi, les habitants commencent à râler, explique à FTVi Pierre Monégier, correspondant de France 2 à New Delhi. On leur avait promis hier que le courant reviendrait, et ça n'est toujours pas le cas. Ils ne comprennent pas qu'un pays considéré comme émergent ne puisse pas faire face à ce genre de situation."
Les plus désabusés sont aussi les plus démunis. "Beaucoup savent bien que ce sont les quartiers VIP, qui accueillent les ambassades et les grandes infrastructures, qui seront les premiers raccordés au courant, poursuit le journaliste. C'est vécu comme une injustice, d'autant que les riches disposent souvent déjà d'un groupe électrogène en cas de panne."
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