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Patrimoine : le "Général Leclerc", navire d'exception

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Article rédigé par franceinfo
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Chaque jour, 500 personnes déjeunent ici. La moitié sont des voyageurs.

Votre 13 heures met l'accent sur le patrimoine cette semaine avec les grandes journées du week-end prochain. Il y a de splendides bâtisses mais pas seulement. Il y a aussi des bateaux, des joyaux qu'il faut sauvegarder. Comme le Général Leclerc, qui a d'ailleurs été classé monument historique.

Le Général Leclerc déploie sa puissance toutes voiles dehors. Ce coquillier en bois de 16 mètres est l'un des derniers témoins de la pêche traditionnelle en Bretagne. Direction la rade de Brest, réputée pour ses courants et vents capricieux. Ce navire affronte ces conditions depuis sa construction en 1948.

On sent la puissance et cette surface de voile très importante. C'est un bateau fiable et qui marche bien.

Cette sortie en mer est une sorte d'au-revoir pour le vieux gréement. Dans quelques jours, l'équipage sera contraint de le mener en cale sèche. Le bateau de pêche, classé monument historique, doit impérativement se refaire une jeunesse.

Il faut sauver ces bateaux pour qu'il reste une flotille, afin de montrer aux gens toutes les époques des bateaux de travail.

A marée basse, dans son port de pêche, c'est le moment de vérité pour le septuagénaire. Yann Mauffret, l'un des meilleurs charpentiers de marine en France, est venu à son chevet.

Il s'améliore pas trop.

Ça bouge. C'est à retravailler.

Les plaies et les cicatrices ont eu raison du colosse.

Il faut reprendre à la base et lui redonner vie pour le XXIe siècle.

Une année de rénovation pour plus de 300.000 euros. L'association a lancé un appel aux dons pour boucler le budget, et sauver le "Général Leclerc".

Ça coûte cher, mais il faut entretir le patrimoine.

Y. Mauffret s'est spécialisé depuis 30 ans dans le patrimoine maritime. Pour lui, voici le nerf de la guerre, le bois, et plus exactement des arbres aux formes bien particulières.

Le bois se sépare par ici et par là. Avec le fil du bois, on peut venir chercher une pièce courbe.

C'est idéal pour des membrures de bateau. Chêne européen, mais aussi orme, iroko, teck., des essences de plus en plus rares.

Si on n'a pas du bois de grande qualité, ça ne vaut pas grand-chose. Il faut un travail et des matériaux de grande qualité.

Il faut rechercher le bois sur toute la planète.

Oui, j'y réfléchis tout le temps et je cherche.

Sur le port de Brest, dans les ateliers de restauration, les charpentiers sont aux petits soins, avec entre leurs mains, un autre nom illustre du patrimoine maritime breton. Le François Morin, l'ancien canot de sauvetage en mer de l'île d'Ouessant Des centaines de missions en mer, notamment lors du naufrage de l'Amoco Cadix. Une coque insubmersible, entièrement réalisée en acajou, et assemblée avec des dizaines de milliers de rivets.

C'est un chef-d'oeuvre. J'ai des dfrissons quand j'en parle. C'est vraiment un travail d'orfèvrerie.

Des bateaux du patrimoine, qui, une fois restaurés, retrouvent la mer comme autrefois.

C'est un bateau qui n'a pas de moteur. Les manoeuvres en port se font souvent à la godille.

C'est le cas de La Bergère de Domrémy. Ce bateau de pêche construit en 1936. A bord, les sensations restent intactes.

Un sentiment de liberté. Pas de moteur, pas de bruit. Que le vent.

C'est un bateau qui navigue formidablement bien, qui fait la pige parfois à des bateau récents.

Un patrimoine maritime bien vivant, et surtout bien décidé à ne pas finir au musée.

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