Des centaines de manifestants arrêtés en Russie
Des manifestations d'opposants au parti de Vladimir Poutine, vainqueur contesté des élections législatives de dimanche, se tiennent à Moscou et Saint-Pétersbourg sous l'œil des forces de l'ordre.
Au deuxième jour des manifestations de l'opposition russe, qui proteste contre la victoire du parti Russie Unie de Vladimir Poutine aux élections législatives du 4 décembre, la police a interpellé, mardi 6 décembre, près de 500 personnes à Moscou et Saint-Pétersbourg (Russie).
La France a jugé "préoccupantes" ces interpellations et souligné son attachement au respect du droit à manifester pacifiquement. De son côté, Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l'UE, a estimé que certains aspects des élections législatives en Russie suscitaient de "graves préoccupations", et a dit espérer voir ces problèmes résolus d'ici à la présidentielle prévue au printemps.
Manifestation non autorisée
Après les manifestations inédites de lundi, un rassemblement non autorisé a débuté à Moscou à 16 heures (heure de Paris) sur la place Trioumfalnaïa. Dans la soirée, la police a fait état de 250 arrestations. Des reporters ont compté environ 600 manifestants. Un nombre difficile à estimer compte tenu de la présence de manifestants pro-Poutine. Les opposants ont scandé les slogans "Liberté !" et "La Russie sans Poutine !".
Quelque 4 700 personnes avait répondu à l'appel sur le réseau social russe VKontakte.ru, rassemblées derrière le mot d'ordre : "Nous sommes tous contre Russie Unie".
A Saint-Pétersbourg, environ 300 sympathisants de l'opposition ont manifesté sur la principale artère du centre-ville, la perspective Nevski. 200 ont été arrêtés, selon une journaliste de l'AFP.
Une contre-manifestation des pro-Poutine
De l'autre côté de la place Trioumfalnaïa, à Moscou, des militants pro-pouvoir se sont rassemblés. Ils ont fait face aux adversaires du Kremlin mardi dans la soirée.
Une manifestation autorisée des pro-Poutine avait déjà eu lieu dans l'après-midi sur la place Pouchkine, au cœur de Moscou, à l'appel des nachi, ce mouvement de jeunes partisans du Kremlin. Elle a réuni environ deux mille personnes.
Des figures de l'opposition arrêtées
Parmi les opposants interpellés mardi figure le leader de l'opposition libérale Boris Nemtsov, dont le site d'information canadien La Presse a dressé le portrait. Cofondateur du parti Solidarnost et ancien ministre de l'Energie sous Boris Eltsine, il "a été emmené par dix policiers casqués des forces anti-émeutes", a rapporté à l'AFP sa porte-parole, Olga Chorina. Il a cependant été relâché une heure plus tard, selon les médias russes.
La manifestation de la veille a donné lieu à 300 interpellations. Mardi, l'un des leaders du mouvement Solidarnost, Ilia Iachine, et le blogueur anticorruption Alexeï Navalny ont été condamnés à quinze jours de prison pour "refus d'obtempérer aux injonctions de représentants de la force publique" lors de la manifestation de la veille.
Un rassemblement sous haute surveillance
De leur côté, les forces de l'ordre avaient mis en garde les opposants : "La police de Moscou appelle les citoyens à ne pas céder à la provocation et à ne pas participer à des actions de masse illégales et non autorisées par les autorités."
Des forces spéciales du ministère de l'Intérieur étaient arrivées à Moscou dans la matinée. Selon un responsable, ces troupes "n'ont qu'un seul but : assurer la sécurité des citoyens" dans le cadre d'un niveau d'alerte "renforcé".
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