: Vidéo "Cette impunité totale doit cesser" : quatre accusatrices de Denis Baupin témoignent
Sandrine Rousseau, Isabelle Attard, Annie Lahmer et Elen Debost, qui accusent Denis Baupin de harcèlement et d'agressions sexuelles, témoignent devant les caméras de France Télévisions.
Quatre femmes, élues ou ex-élues d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), ont livré leur témoignage à visage découvert contre le député Denis Baupin, ancien élu du parti écologiste. Elles l'accusent de harcèlement et agressions sexuelles. Sandrine Rousseau, Isabelle Attard, Annie Lahmer et Elen Debost ont bien voulu répondre aux questions de France Télévisions après les révélations de Mediapart et de France Inter, lundi 9 mai.
"Denis Baupin m'a calée contre un mur et a cherché à m'embrasser de force", raconte Sandrine Rousseau, porte-parole d'EELV. "On se sent sale, parce qu'on a l'impression de ne pas être assez claire", confie Elen Debost, adjointe au maire du Mans. Elle dit avoir reçu une centaine de SMS de Denis Baupin, pendant plusieurs mois. Elle continue de se reprocher de n'avoir pas été "assez dure, assez explicite".
"Tous les partis politiques sont concernés"
"Ce que je lui reproche, c'est d'avoir fait pression sur moi de façon ordurière. (...) C'est extrêmement violent", témoigne la conseillère régionale d'Ile-de-France Annie Lahmer. Elle raconte avoir été menacée par Denis Baupin, qui lui aurait lancé : "Toi, tu n'auras jamais de poste dans ce parti".
Sandrine Rousseau explique pourquoi elle témoigne : "J'en ai vraiment marre qu'on se passe des consignes entre femmes. (…) On se disait "attention, si tu prends l'ascenseur seule avec lui, protège-toi, si tu restes tard au bureau, enferme-toi". Mais ce n'est pas aux dizaines de femmes qu'il croise tous les jours de changer d'attitude, c'est vraiment à lui." Elle ajoute que "tous les partis politiques" sont concernés, "or aucun parti n'a jamais pris la moindre initiative" pour lutter contre ce problème. "On est dans une impunité totale et il faut que ça cesse."
Quant à la députée du Calvados Isabelle Attard, qui a quitté EELV en décembre 2013 pour des divergences politiques, elle insiste sur "l'ampleur du phénomène, qui touche toute la sphère du pouvoir politique et au-delà, journalistique également". "On se dit souvent que ça ne touche que nous. Et, en fait, quand on commence à témoigner, d'autres femmes disent "moi aussi, il s'est passé la même chose", etc. Donc il faut briser la loi du silence pour mettre [ce problème] sur la place publique et pour leur dire d'arrêter."
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