Aurélie Filippetti : "La culture a fait les frais d’une politique d’austérité à tout prix"
L'ancienne ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a expliqué sur France Info s'être battue pour infléchir les choix budgétaires du début du quinquennat. "La culture" dit-elle "a fait les frais d'une politique d'austérité à tout prix". L'actuelle députée de Moselle répond aux regrets exprimés ce dimanche par Manuel Valls à Cannes. Le Premier ministre a estimé que la baisse du budget de la culture au début du quinquennat était "une erreur " et "un mauvais signal" .
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"Seule à prêcher dans le désert"
Aurélie Filippetti estime que deux erreurs sont à relever. Une première concerne la gestion du dossier des intermittents. "C'était une erreur" dit-elle "de la part du président et du ministre du Travail, d'avoir laissé passer un accord social signé par les partenaires sociaux prévoyant une mesure inacceptable pour les intermittents ". La seconde erreur à ses yeux a trait aux restrictions budgétaires, qui ont en particulier touché son ministère.
"Ces problèmes auraient pu être évités (...) si j’avais été écoutée à l’époque. Seule à prêcher dans le désert à cette époque."
La députée de Moselle affirme qu'elle s'est battue, "en interne, en contestant les arbitrages budgétaires, en remontant jusqu’à Matignon et même jusqu’au président de la République pour sauver des emplois dans des domaines essentiels du ministère de la Culture".
Aurélie Fillippetti assure que Fleur Pellerin qui lui a succédé bénéficie grâce à elle d'une situation stabilisée.
"J’ai fini par obtenir en juin 2014 que le budget pour les trois années suivantes soit stabilisé. Désormais Fleur Pellerin peut bénéficier d’un budget stabilisé néanmoins la baisse subie les deux premières années n’est pas compensée."
"150 festivals annulés"
L'ancienne ministre de la Culture s'est aussi montrée inquiète pour la saison à venir en estimant que les contraintes budgétaires des mairies ou des régions pèsent toujours sur la culture.
"Même si Manuel Valls reconnait cette erreur aujourd’hui, je constate que l’austérité a continué pour les collectivités locales avec un impact direct sur la culture puisqu’il y a plus de 150 festivals qui vont être annulés parce que les collectivités ne peuvent plus les financer."Oui, il y a d'autres erreurs a ajouté l'ancienne ministre. "Peut-être qu'un jour que le Premier ministre reconnaitra que fermer les hauts-fourneaux de Florange était une erreur" a-t-elle déclaré.
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