Législatives : quels sont les critères retenus par En marche ! pour sélectionner ses candidats ?
Après sa victoire à la présidentielle, Emmanuel Macron doit maintenant gagner la bataille des législatives. Les candidats d'En marche ! (qui deviendra La République en marche) devraient être connus cette semaine.
Emmanuel Macron a remporté l'élection présidentielle, mais il a maintenant besoin d'une majorité pour gouverner. En matière d'investiture pour les législatives, le fondateur d'En marche ! a aussi innové. En janvier, son mouvement a lancé un appel à candidatures sur internet pour sélectionner ses futurs candidats. Quelque 14 000 personnes ont postulé. La commission d'investiture, présidée par Jean-Paul Delevoye, doit rendre sa copie d'ici au jeudi 11 mai à midi, a précisé, lundi, le secrétaire général d'En marche !, Richard Ferrand, dans une conférence de presse. Quels sont ces critères ? Comment sont sélectionnés les candidats ?
Pour moitié, des candidats issus de la société civile
C'est l'un des engagements d'Emmanuel Macron : proposer un renouvellement de la vie politique. Les députés sortants, issus des rangs de LR ou du PS, ne devraient être qu'une minorité. "On a besoin de gens qui savent comment ça fonctionne, mais il n'est pas nécessaire d'avoir une grosse composante de cette origine, explique Renaud Dutreil, qui a créé le mouvement La droite avec Macron, à franceinfo. Emmanuel Macron ne va pas chercher les candidats dans les vieux partis : pourquoi aller chercher dans des boîtes qui symbolisent l'échec ?"
Cela devrait se traduire par la présentation, dans la moitié des circonscriptions, de candidats issus de la société civile. En général, cette appellation désigne des profils éloignés de la sphère politique ou publique. Parmi les 14 candidats déjà investis et présentés par le mouvement, on trouve ainsi une avocate ou un agriculteur.
Mais Jean-Paul Delevoye a instillé le doute, lundi matin sur France Inter, en précisant que, dans cette catégorie "société civile", il pourrait aussi y avoir des élus locaux (maires, conseillers généraux, conseillers régionaux), à condition que ce soit leur première candidature à la députation. En fin d'après-midi, le secrétaire général du mouvement, Richard Ferrand, l'a contredit, affirmant que 50% des candidats investis n'auraient "aucun mandat, d'aucune sorte".
Des candidats sous la bannière La République en marche
A En marche !, la double appartenance est acceptée. C'est ainsi que Richard Ferrand, Christophe Castaner ou Gérard Collomb ont pu rejoindre le mouvement sans rompre avec leur parti d'origine, le PS, pendant plusieurs mois. L'objectif pour Emmanuel Macron était d'élargir au maximum sa base en permettant des ralliements de gauche et de droite.
Pour les investitures, cette ligne est toujours valable. Emmanuel Macron a ainsi dit qu'il ne demanderait à personne "de déchirer sa carte". Sauf que les candidats investis par En marche ! devront se rattacher administrativement à La République en marche, qui deviendra à terme le nouveau nom du mouvement, et pas à un autre parti comme le PS ou Les Républicains. "Nous refuserons tout accord d'appareil ou mécanisme de double investiture", a martelé, lundi soir, Richard Ferrand.
Ce rattachement, qui doit être déposé par chaque candidat en préfecture, est censé permettre de constituer une majorité solide pour le président. Mais aussi financer le mouvement, puisque les subventions publiques, qui permettent aux partis politiques de se financer, sont attribuées en fonction des résultats aux législatives.
Si En marche ! tolère la double appartenance, Les Républicains n'ont pas l'intention de l'accepter pour ses membres. François Baroin a d'ores et déjà menacé d'exclusion tous ceux qui seraient tentés. Du côté des socialistes, la situation est assez confuse. Plus que des exclusions, la question est de savoir si le Parti socialiste présentera des candidats face aux candidats issus du PS, mais investis par En marche !. Un bureau national est censé trancher cette question mardi.
Des critères de parité et d'exemplarité
Cela fait aussi partie du renouvellement que souhaite incarner Emmanuel Macron. La moitié des candidats investis seront des femmes, y compris dans des "bonnes" circonscriptions (c'est-à-dire les circonscriptions où la victoire est possible), assure le mouvement.
La moralisation de la vie publique fait aussi partie des priorités du nouveau président. Lors de sa conférence de presse, lundi soir, Richard Ferrand a rappelé qu'aucun candidat ne serait investi si son casier judiciaire n'était pas vierge ou s'il avait été condamné pour une peine d'inéligibilité. Il a également insisté sur la nécessaire "discipline collective" à laquelle seront soumis les députés siégeant à l'Assemblée dans le groupe La République en marche.
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