Présidentielle : Emmanuel Macron veut instaurer un service national obligatoire d'un mois
L'idée ne figurait pas jusqu'à présent sur le programme du candidat d'En marche !. Mais elle était défendue par François Bayrou qui a rallié Emmanuel Macron.
L'annonce a surpris tout le monde. Emmanuel Macron a promis, samedi 18 mars, qu'il rétablirait un "service national" obligatoire d'une durée d'un mois, lors d'un discours de plus d'une heure consacré aux questions de défense. Cette mesure ne figurait pas jusqu'à présent dans son programme présidentiel. Elle était défendue en revanche par François Bayrou, qui a rallié le candidat. Le service militaire obligatoire avait été supprimé en 1997 par Jacques Chirac et remplacé par une armée de métier, jugée plus adaptée aux conflits et menaces de l'après guerre froide.
"Chaque jeune Français ira ainsi à la rencontre de ses concitoyens, fera l'expérience de la mixité sociale et de la cohésion républicaine durant un mois", a fait valoir Emmanuel Macron. Un projet de loi sera présenté dès la fin de l'année 2017, a détaillé le candidat d'En marche !. Les jeunes devront effectuer leur service dans les trois ans suivant leur majorité, a-t-il ajouté. Quelque 600 000 jeunes hommes et femmes, encadrés par des militaires ou des gendarmes, acquerront ainsi chaque année "une expérience directe de la vie militaire, de ses savoir-faire et de ses exigences", a souligné Emmanuel Macron.
Un projet qui coûterait entre 2 et 3 milliards d'euros
L'idée, relancée après les attentats de 2015 à Paris, est restée jusqu'ici lettre morte en raison de son coût et de la mobilisation qu'elle demanderait à une armée déjà surengagée en France comme à l'étranger. "Ce projet a bien sur un coût significatif et je l'assumerai. La rencontre des armées de la République et de la jeunesse de France, la cohésion nationale, ce sont des enjeux qui le méritent", a martelé le candidat d'En marche !.
Son coût annuel (logement, transport, frais d'encadrement...) s'élèvera entre deux et trois milliards d'euros par an "en régime de croisière", a-t-il estimé. Le candidat a assuré que ce budget conséquent, dont il n'a pas précisé le financement, ne serait pas pris sur celui des armées, qu'il a promis de porter à 2% du PIB d'ici 2025 (contre 1,8% actuellement).
Ce service national offrira aussi si nécessaire "un réservoir complémentaire" de la Garde nationale, constituée de réservistes pour participer à la défense du territoire national, a-t-il esquissé. Il permettra aussi de "détecter les difficultés, notamment l'illettrisme" de jeunes appelés à qui une "mise à niveau scolaire" pourra être proposée.
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