Cet article date de plus d'onze ans.

Faouzi Lamdaoui, le conseiller de François Hollande qui aimait trop les pains au chocolat

Selon "Charlie Hebdo", l'ancien bras droit du président aurait abusé du service de protection des hautes personnalités.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Faouzi Lamdaoui, conseiller à l'Elysée, le 9 mai 2012 à Paris. (FRED DUFOUR / AFP)

Le "couteau suisse" de François Hollande, comme le surnomme Malek Boutih, est dans le viseur de Charlie Hebdo, jeudi 31 octobre. Aujourd'hui simple conseiller à l'Elysée, Faouzi Lamdaoui, l'ancien bras droit du président de la République, est soupçonné par le journal d'avoir frauduleusement bénéficié du service de protection des hautes personnalités. Mais une sombre histoire de pain au chocolat aurait mis fin à ce privilège.

Faouzi Lamdaoui était surtout connu pour avoir été "placardisé". Collaborateur le plus proche de François Hollande depuis 2003, homme à tout faire, il a hérité d'un nouveau rôle plus discret à l'arrivée de son mentor à l'Elysée : conseiller chargé de l'égalité et de la diversité. Un poste qui donne droit à un bureau à l'hôtel Marigny, en face de l'Elysée, mais pas à un chauffeur. Ça tombe mal pour Faouzi Lamdaoui, qui perd son permis de conduire quelques mois plus tard, après de nombreux excès de vitesse, rappelle Charlie Hebdo.

Menaces de mort

En mai 2013, le conseiller élyséen reçoit une série de lettres anonymes faisant allusion à la guerre au Mali et le menaçant de mort. Il bénéficie alors du service de protection des hautes personnalités (SPHP) et la voiture avec chauffeur qui va de pair. Une enquête sur les menaces est également ouverte, sans que les policiers parviennent à remonter la piste.

Mais le 30 juillet, il est piégé par l'un de ses coups de sang. A peine entré dans sa voiture, il s'en prend au policier chargé d'assurer sa protection, qui n'aurait pas respecté "la consigne". Car Faouzi Lamdaoui exige qu'un pain au chocolat l'attende chaque matin dans le véhicule. Le policier, ancien légionnaire chevronné, refuse d'aller "faire les courses à la boulangerie", affirme un syndicaliste de l'UNSA police. Le conseiller appelle immédiatement le SPHP pour se plaindre, et la mission de protection est maintenue… pour deux jours seulement.

"Au plus haut sommet de l'Etat, on a estimé qu’il fallait mettre un terme à cette histoire", confie un policier à Charlie Hebdo. L'affaire embarrasse : selon l'hebdomadaire, qui a tenté, sans succès, de contacter Faouzi Lamdaoui, le rapport sur l'incident du pain au chocolat a disparu. Mais le conseiller de Hollande traîne des casseroles plus encombrantes. Il a été accusé de "travail dissimulé" par un jeune militant PS qui lui aurait servi de chauffeur, et est visé par une plainte pour "faux et usage de faux", raconte L'Express. Le "couteau suisse" pourrait devenir très encombrant.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.