Soupçons d'emplois fictifs : François Fillon porte plainte contre "Le Canard enchaîné" pour la publication de "fausses nouvelles"
L'hebdomadaire satirique annonce le dépôt de cette plainte en une de son édition du mercredi 3 mai.
François Fillon a déposé plainte contre Le Canard enchaîné au sujet des articles concernant les emplois fictifs présumés de sa famille. Interrogé sur le dépôt de cette plainte annoncé en une de l'hebdomadaire satirique dans son édition à paraître mercredi 3 mai, l'entourage de l'ex-candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle a confirmé cette information, mardi 2 mai, auprès de l'AFP. Dans le cadre de cette procédure, l'hebdomadaire annonce qu'un rédacteur en chef et un journaliste seront entendus par la police judiciaire le 11 mai.
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"Surprise : il ne s'agit pas d'une classique plainte pour diffamation", écrit Le Canard enchaîné qui s'étonne du choix d'une "procédure exotique". Cette plainte est fondée sur l'article L97 du Code électoral, qui réprime la propagation de "fausses nouvelles" ou de "bruits calomnieux" ayant pour effet de détourner les suffrages.
"Proclamer que le scrutin a été faussé"
Avec cette procédure, l'ancien Premier ministre espère "obtenir une décision qui lui permettrait de proclamer que le scrutin a été faussé", avance Le Canard. Mais l'ancien candidat des Républicains ou le procureur de la République devront prouver que les articles du Canard étaient "faux et calomnieux".
L'hebdomadaire estime que François Fillon cherche à obliger les journalistes du Canard à dévoiler leurs sources "dans l'espoir d'alimenter sa dérisoire thèse du 'complot' politique, voire du 'coup d'Etat' fomenté par le fantasmagorique 'cabinet noir'". Et Le Canard ironise : "Il n'est pas interdit de fantasmer."
Le Canard enchaîné avait notamment révélé fin janvier que Penelope Fillon avait été rémunérée pendant plusieurs années comme attachée parlementaire de son mari ou de son suppléant. La justice soupçonne qu'il s'agit d'emplois fictifs et le couple a été mis en examen en mars, notamment pour "détournement de fonds publics". Pendant la campagne, François Fillon, finalement arrivé troisième le 23 avril (20% des voix) derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen, avait dénoncé un "complot" politique. Il avait aussi affirmé que les fuites dans la presse étaient l'œuvre d'un "cabinet noir" autour de François Hollande. Des accusations réfutées par le chef de l'Etat.
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