Le gouvernement abandonne l'objectif de réduire d'ici 2025 la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50%
Le gouvernement va "travailler" sur "l'échéance de 2030 ou 2035", a déclaré le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot.
Changement de programme. Nicolas Hulot a annoncé, mardi 7 novembre, qu'il allait revoir l'objectif fixé par le gouvernement de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production française d'électricité d'ici 2025. Selon le ministre de la Transition écologique, qui s'est exprimé à l'issue du Conseil des ministres, le calendrier adopté sous le précédent quinquennat - et maintenu par Emmanuel Macron - entraînerait un dérapage sur les autres objectifs en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Le gouvernement va "travailler" sur "l'échéance de 2030 ou 2035"
"Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50%, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques et de la fermeture des centrales à charbon", a affirmé Nicolas Hulot.
"Si on voulait s'acharner sur cette date, il faudrait peut-être même rouvrir d'autres centrales thermiques", a continué le ministre, expliquant qu'il fallait étudier différents scénarios."Tout ça va prendre quelques mois et, en fonction de ça, nous fixerons une nouvelle date", a-t-il conclu.
Mardi soir, sur Public Sénat, le ministre a précisé sa pensée. "On va maintenir évidemment cet objectif de 50% (...), on va simplement le repositionner dans le temps, a-t-il dit. Je pense que l'échéance de 2030 ou 2035 est une échéance sur laquelle on va travailler."
RTE propose ses scénarios
Nicolas Hulot va dans le sens de RTE. Un peu plus tôt dans la journée, le gestionnaire du réseau affirmait que "l'objectif des 50% de nucléaire dans la production d'électricité en 2025 conduit systématiquement à une augmentation des émissions de CO2 du système électrique français".
RTE a élaboré plusieurs scénarios de réduction du nucléaire dans la production d'électricité. Tous supposent une forte croissance des énergies renouvelables, la fermeture de centrales nucléaires et une stabilité voire une baisse de la consommation électrique.
L'un d'eux prévoit par exemple de passer à 50% de nucléaire en 2030 pour descendre à 46% en 2035. A cette date seraient fermés l'équivalent de 16 réacteurs et le système électrique produirait 12 millions de tonnes de CO2 (contre 22 millions l'an dernier).
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