Pour Valls, la gauche française "peut devenir la plus bête du monde"
Après quelques jours de tensions croissantes au sein du couple exécutif, le Premier ministre a réaffirmé sa loyauté à l'égard de François Hollande. Il invite son camp à sortir du "bac à sable" et de "la cour de récréation".
La gauche française "peut devenir la plus bête du monde". C'est ce qu'a affirmé le Premier ministre, dans la soirée du dimanche 30 octobre, alors qu'il était interviewé par France 24 et RFI depuis la Côte d'Ivoire où il est arrivé, dimanche, dans le cadre d'une tournée en Afrique de l'Ouest.
Manuel Valls a lancé un nouvel appel au rassemblement afin d'éviter l'élimination de la gauche au premier tour de la présidentielle de 2017. Une stratégie mise à mal par les déclarations par des personnalités comme Emmanuel Macron ou Arnaud Montebourg que le Premier ministre fustige : "C'est ça, la vieille politique !"
"Qui peut rassembler toutes ces personnalités ? Il y a tout de suite cette réaction, comme le dit [le patron du PS] Jean-Christophe Cambadélis très justement, que nous serions la gauche la plus bête du monde", a-t-il affirmé. La plus bête du monde ? La gauche française "peut le devenir. Elle n'est pas à la hauteur de ses responsabilités", a accusé Manuel Valls.
Il faut agir en responsabilité. Nous ne sommes pas dans une cour de récréation, pas dans un bac à sable.
"Respect" pour Hollande mais aussi pour la fonction présidentielle
Le Premier ministre a de nouveau prononcé une phrase ambiguë quant à ses éventuelles ambitions présidentielles en 2017 : "Je veux être à la hauteur de la responsabilité du moment (...) et faire en sorte que la gauche puisse demain l'emporter. Et moi, j'y contribuerai, d'une manière... ou d'une autre."
"J'ai du respect vis-à-vis de François Hollande. C'est un ami. J'ai aussi du respect pour la fonction", a aussi affirmé Manuel Valls, interrogé au sujet de la publication de confidences polémiques du chef de l'Etat dans le livre Un président ne devrait pas dire ça. "Donc personne ne doit participer à un jeu qui doit affaiblir le président de la République, a-t-il dit avant d'ajouter : Mais préserver nos institutions, la fonction présidentielle, la force que cela représente dans notre pays, oui bien sûr ça, c'est essentiel." Avant de lâcher : "Donc loyauté, et en même temps, franchise."
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