Régionales : Manuel Valls persona non grata dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie
Le Premier ministre ne devrait pas se rendre dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie dans le cadre de la campagne pour les élections régionales.
Huit meetings de campagne, mais pas un seul dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en dépit de la probable victoire de Marine Le Pen. Si Manuel Valls est bien attendu au Mans le 19 novembre, à Orléans le 20, à Poitiers le 25, à Perpignan le 26, à Lorient le 27 puis à Villeurbanne le 2 décembre, à Paris le 3 et enfin à Marseille le 4, le Premier ministre ne devrait pas se rendre à Lille pour soutenir les listes socialistes et leur chef de file, Pierre de Saintignon.
Et pour cause : dans cette région, "on lui a demandé de ne pas venir", reconnaît un proche de Saintignon, cité par l'Agence France-Presse. Selon cet élu, c'est la politique du Premier ministre – et non sa personne – qui est en cause. Contacté jeudi par francetv info, l'entourage de Pierre de Saintignon n'a pas souhaité faire plus de commentaires, assurant néanmoins que "Manuel Valls n'[avait] pas demandé non plus à venir dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie".
"Les ministres feraient mieux de travailler"
Interrogé sur Europe 1, mardi soir, sur son souhait de voir le chef du gouvernement ou des ministres venir à ses meetings de campagne, Pierre de Saintignon avait éludé. "Il y a un an que je suis en relation avec les citoyens de cette région et ça va très bien. Nous devons nous engager avec eux et auprès d'eux", avait-il affirmé.
Proche de Martine Aubry, dont il est l'adjoint à la mairie de Lille, Pierre de Saintignon n'a pas été avare, ces dernières semaines, de critiques à l'égard de Manuel Valls et du gouvernement. "Les ministres feraient mieux de travailler et d'avoir des résultats", avait-il notamment sermonné, début octobre, au micro de France Info.
Dans l'esprit des Français, le compte n'y est pas. C'est le moins que l'on puisse dire.
Pas plus tard que jeudi, Pierre de Saintignon a également regretté que Manuel Valls ait assuré que tout serait fait, dans les rangs du PS, pour faire barrage au Front national. "Ce n'est pas utile de parler de cette manière-là, lorsque nous sommes engagés dans une campagne", a-t-il déploré sur Public Sénat.
Distancé dans les sondages – il ne recueillerait que 15% des voix au premier tour, selon le dernier sondage BVA –, Pierre de Saintignon devrait en revanche recevoir le soutien de Jean-Christophe Cambadélis. Selon son entourage, le patron du Parti socialiste a prévu de se rendre à Lille, le 15 novembre, pour s'y afficher au côté du candidat et de Martine Aubry.
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