: Vidéo Affaire Bygmalion : la défense bancale de Nicolas Sarkozy dans "L'Emission politique"
Nicolas Sarkozy, dont le parquet a requis le renvoi en correctionnelle pour financement illégal de campagne électorale dans le cadre de l'affaire dite "Bygmalion", a estimé jeudi avoir déjà été "lavé de toute accusation" dans ce dossier.
Une défense quelque peu approximative. Invité de "L'Emission politique" sur France 2, jeudi 15 septembre, Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire à droite, a tenté tant bien que mal de justifier sa mise en examen dans l'affaire Bygmalion. Poursuivi pour le financement présumé illégal de sa campagne présidentielle en 2012, l'ancien chef de l'État a notamment estimé avoir déjà été "lavé de toute accusation" dans ce dossier.
Nicolas Sarkozy a déclaré que le juge d'instruction qui l'avait mis en examen l'avait fait pour un "délit formel", à savoir le dépassement du plafond des frais de campagne en 2012, pour lequel il a déjà été condamné à une amende par le Conseil constitutionnel.
A la fin, le juge me dit : 'Effectivement, vous n’avez rien à voir avec les agissements des dirigeants de Bygmalion, je ne vous mettrai pas en examen".
"Le juge a refusé de me mettre en examen pour les délits commis par les dirigeants de Bygmalion", a-t-il dit. Et l'ancien président a ajouté : "J'assume toutes mes responsabilités, j'ai été lavé de toute accusation mettant en cause ma probité dans l'affaire Bygmalion". Nicolas Sarkozy a donc réitéré la ligne de défense présentée par son avocat le 30 août, après que le parquet a demandé son renvoi en correctionnelle dans ce dossier.
Deux affaires différentes
Mais Nicolas Sarkozy semble mélanger l'invalidation par le Conseil constitutionnel des comptes de sa campagne (pour laquelle des pénalités ont été réglées via le "Sarkothon") et l'affaire Bygmalion. Ces deux affaires sont pourtant différentes.
La première concerne un "simple" dépassement de frais de campagne. Avec la demande de renvoi en correctionnelle de l'ancien chef de l'Etat dans l'affaire Bygmalion, le procureur reproche cette fois à Nicolas Sarkozy d'avoir dépassé le plafond des dépenses électorales, omis de respecter les formalités du compte de campagne et fait état, dans celui-ci, d'éléments comptables "sciemment minorés" en ayant omis des dépenses payées par l'UMP pour des prestations de Bygmalion, allant donc au-delà d'un "délit formel". En clair, il est soupçonné d'avoir "sciemment" dépassé le plafond de dépenses et d'avoir organisé un système de double facturation afin de masquer ce dépassement.
Mis en examen pour financement illégal de campagne
D'après le parquet, la responsabilité de l'ex-chef de l'Etat est "pleinement engagée", notamment car il a donné des instructions en faveur d'une augmentation des dépenses, alors même que le dépassement du plafond des dépenses était acté dès la troisième semaine de campagne. Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est mis en examen, pour le délit de financement illégal de sa campagne présidentielle en 2012.
Après les réquisitions du parquet, il appartient aux juges d'instruction de décider s'ils renvoient ou non l'ex-chef de l'Etat devant un tribunal correctionnel, ou s'ils prononcent un non-lieu.
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