L'ONU refuse d'indemniser les victimes du choléra en Haïti
Alors que des milliers de personnes réclamaient une compensation, les Nations unies ont jugé jeudi ces demandes "non recevables". Elles mettent en avant un texte onusien sur les immunités.
Des milliers de victimes espéraient un geste. Les Nations unies ont rejeté comme "non recevables" les demandes d'indemnisation des victimes de l'épidémie de choléra en Haïti, a indiqué, jeudi 21 février, un porte-parole de l'ONU. Alors que des casques bleus népalais sont accusés d'avoir introduit la maladie dans le pays, l'organisation se réfugie derrière les "privilèges et immunités" dont elle bénéficie. Explications.
Pourquoi l'ONU est-elle visée ?
En octobre 2010, neuf mois après le séisme qui a frappé Haïti, une épidémie de choléra s'est déclarée dans le pays. Elle a fait depuis cette date plus de 7 700 morts et a infecté plus de 620 000 personnes, selon l'Organisation mondiale de la santé. La bactérie a été introduite dans le pays par des Casques bleus népalais, selon une étude publiée en juin 2011 par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies. Un chercheur français avait fait le même constat en 2010.
Comment l'ONU se défend-elle ?
Bien que "déterminée à éliminer le choléra en Haïti", l'ONU estime que cette demande n'est "pas recevable". Elle avance pour cela la section 29 de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies, sans donner plus de précision.
Interrogé sur le délai mis à répondre à la demande de compensation, introduite en novembre 2011, le porte-parole Marin Nesirky a répondu que l'ONU "avait pris le temps nécessaire pour examiner de près les plaintes dans tous leurs aspects". L'ONU a souligné ses efforts pour traiter l'épidémie et pour améliorer les infrastructures sanitaires d'Haïti. En décembre dernier, l'ONU a lancé un appel de fonds de 2,2 milliards de dollars afin de financer une campagne pour éradiquer l'épidémie.
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