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Première Guerre mondiale : Albert Roche, héros méconnu

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Article rédigé par franceinfo
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Julian Bugier : Merci Pascale.

A l'approche des commémorations de la fin de la Première guerre mondiale, un hommage à un héros oublié. Albert Roche avait 17 ans quand il est parti se battre. Un soldat modeste et audacieux, à qui l'on doit d'incroyables actes de bravoure.

1918, devant une foule en liesse, le maréchal Foch présente un inconnu.

Voici votre libérateur Albert Roche, c'est le premier soldat de France.

Un soldat qui a multiplié les faits d'arme, un héros. Mis à l'honneur avant de tomber dans l'oubli. Pour retrouver la trace du deuxième classe Albert Roche, il faut aller au fin fond de la Drôme, Réauville. Albert est né dans cette maison en 1895 d'une famille de paysans. Il avait 17 ans en 1914. Il voulait faire la guerre, son père ne le voulait pas. La suite, c'est sa petite-fille qui la raconte.

L'anecdote de ma mère c'est qu'il a pris un coup de fouet pour pas qu'il parte mais il est parti quand même.

Et à la guerre, Albert Roche est devenu un héros. Aujourd'hui un buste en bronze honore sa mémoire tant il s'est distingué. Quatre ans de combat et a son actif, 1.180 prisonniers allemands et puis des coups de maître. On raconte qu'à la bataille du Chemin des dames, il a rampé six heures dans le no man's land pour aller récupérer son capitaine blessé et qu'il a fallu quatre heures pour le ramener. On dit aussi qu'un jour où sa tranchée était cernée par l'ennemi, il a eu un coup de génie.

Tous ses camarades sont tués, il va mettre des fusils en place, il va faire le tour et appuyer sur les détentes et les Allemands vont laisser la place pensant qu'il y a encore beaucoup d'hommes vivants. Il va symboliser tous nos poilus qui avec une abnégation vont faire des exploits.

En 1918, celui que le maréchal Foch avait couvert de gloire en le nommant premier soldat de France, est rentré dans son village tout simplement. Il s'y est marié, a retrouvé son usine et un jour de 1939, Albert Roch est mort en traversant la rue, fauché par une voiture. Il fut l'un de ces soldats sans orgueil ni vanité qui a peu parlé de sa guerre. Ce sont les nombreuses médailles précieusement conservées par sa famille qui témoignent des exploits du modeste deuxième classe Albert Roch.

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