: Vidéo Le tantale de nos smartphones, tombeau des mineurs congolais
Dans Cash Investigation diffusé mardi 4 novembre, l'équipe d'Elise Lucet est allée à la rencontre de Norbert, ancien mineur de tantale. Conditions de travail mortelles, faible rémunération, il raconte combien la mine peut être dangereuse pour ceux qui s'y glissent pour travailler. Extrait.
Dans les téléphones - notamment chez Nokia - se trouvent des petits composants constitués de tantale. Chargés de conserver les données même quand la batterie est vide, les condensateurs stockent l'énergie et résistent à la chaleur. 80% de l'extraction de ce minerai se trouve en République démocratique du Congo.
C'est à Rubaya, dans le Nord-Kivu, que les prestataires de marques de portable se fournissent majoritairement. Pour les familles, ni électricité ni eau potable et peu de nourriture. La ville est pourtant adossée à une mine d'un nouvel or noir : le tantale. 360 tonnes de tantale brut (coltan) sont sorties de ces puits l'an dernier : 40 kg se vendent 600 euros en sortant de la mine et jusqu'à 3.500 euros sur le marché international. La richesse devrait profiter aux mineurs. Et leur assurer des conditions de travail décentes.
La mine pour tombeau
Mais pendant 12 heures tous les jours pour 5,5 euros, les creuseurs risquent leur vie. L'équipe a rencontré Norbert Bwira, qui travaillait dans les mines. De peur d'y rester, il a quitté son travail sous terre et raconte à l'équipe de Cash investigation les raisons de sa démission :
"Quand il y a un éboulement on laisse la partie déjà éboulée et on contourne. On laisse les corps à côté et on continue de cherche le coltan. Ceux qui meurent dans les trous là bas c'est déjà leur tombeau. c'est ça le quotidien dans la carrière [...] Vous pouvez entrer à 8 heures et déjà à 8h05 vous êtes mort."
Du dernier éboulement dont Norbert Bwira se souvient, seuls 23 corps ont été récupérés sur les 200 mineurs potentiellement disparus. "Vous êtes candidats à la mort là-bas" ajoute-t-il.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.