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Complément d'enquête : " Bygmalion, guerre des chefs, la fin de l'UMP ?"

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Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions

UMP, année zéro ? Traumatisée par la guerre fratricide Fillon-Copé, et alors que Nicolas Sarkozy veut "tout changer du sol au plafond" - à commencer par le nom du parti - l'UMP survivra-t-elle ? C'est l'affaire Bygmalion qui a mis le feu aux poudres. Un serpent de mer pour le parti et des soupçons sur la campagne présidentielle de 2012. En exclusivité pour "Complément d'enquête", le jeudi 13 novembre à 22h20, l'un des trois dirigeants de Bygmalion raconte sa version du dossier : les coulisses des meetings, les fausses factures et le rôle joué par Jérôme Lavrilleux. Alors que le parti s'apprête à élire un nouveau leader le 29 novembre, l'émission met en lumière un scandale qui déchire la famille gaulliste.

Née en 2002, l'UMP traverse sa plus grosse crise existentielle. Le parti est à un tournant de son histoire. Il y a d'abord eu "l'affaire" Bygmalion. La société Event&Co, filiale de Bygmalion, qui a organisé les meetings de Sarkozy en 2012, a empoché pas moins de 22 millions d'euros grâce à la campagne présidentielle. A qui le "crime" a-t-il profité financièrement ? Les deux cofondateurs de Bygmalion, Bastien Millot et Guy Alvès, proches de Jean-François Copé, ont toujours nié avoir touché un seul euro de ces contrats mirobolants. Pourtant, la campagne de Sarkozy aurait bel et bien profité financièrement aux dirigeants de Bygmalion. Alors pourquoi l'UMP a-t-elle accepté de payer des meetings facturés à un prix exorbitant, et qui auraient enrichi les dirigeants de cette société ? Y a-t-il eu des rétrocommissions ? Jérôme Lavrilleux, l'ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé, a reconnu que des meetings de Nicolas Sarkozy avaient été indûment facturés. Il a été exclu du bureau politique de l'UMP.

Puis il y eut la "tragédie" des élections internes de l'UMP. Des élections qui n'ont pas désigné un gagnant clair et net, la guerre des chefs entre Fillon et Copé qui n'a jamais cessé. Et de petites phrases en coups bas, des militants UMP atterrés par un tel spectacle.

Nouveau revirement, le retour de Nicolas Sarkozy, candidat à l'élection de la présidence de l'UMP le 29 novembre prochain. Et les hostilités sont à nouveau ouvertes en vue de la présidentielle 2017. Nicolas Sarkozy a enfoncé le clou dès septembre, deux jours après avoir annoncé son retour et sa stratégie pour s'imposer face à ses principaux rivaux sur la route de l'Elysée : "Je vais tout changer du sol au plafond". Et l'ancien Président de prévenir : "Je vais changer le nom du parti, mettre en place une nouvelle organisation, installer une relève et faire revenir adhérents et donateurs pour redresser les comptes." Il assure, bravache : "Si je réussis cette nouvelle formation, ils [Alain Juppé et François Fillon] ne pourront plus me rattraper."

Nicolas Sarkozy veut prendre tous ses concurrents de vitesse : ceux qui sont en lice pour la tête de l'UMP ainsi que François Fillon et Alain Juppé, avec qui la bataille est lancée dans l'optique de 2017. Sarkozy veut-il vraiment créer un nouveau parti ? En a-t-il les moyens ?

 Bygmalion : une campagne en or

Une campagne à plus de 40 millions d'euros, un meeting arrosé au champagne et pâtes aux truffes. A en croire les dirigeants de Bygmalion, l'équipe de Sarkozy a vu les choses en grand pour la présidentielle 2012. Selon eux, son coût réel dépassait le plafond autorisé et il a fallu, pour le dissimuler, recourir à un système de double facturation. Une version niée par le clan de l'ancien Président. Tristan Waleckx et Laure Pollez ont enquêté sur cette affaire qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Ils ont rencontré Jérôme Lavrilleux, l'homme par qui le scandale est arrivé.

La nuit des tricheurs

Le 18 novembre 2012, les militants votaient pour désigner celui qui dirigera l'UMP. Jean-François Copé ou François Fillon ? Lors du dépouillement, chacun affirmera être le vainqueur. Zoë de Bussières et David Da Meda reviennent sur cette nuit tragi-comique qui a sidéré la France entière.

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