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Complément d'enquête : "Les enfants perdus du jihad"

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Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions

Ils ont à peine 20 ans et partent combattre en Syrie ou en Irak. Des centaines de jeunes Français, souvent des convertis, qui auraient rejoint les combattants djihadistes d'Al Nosra ou le groupe "Etat islamique". Comment ces jeunes se laissent-ils séduire par des recruteurs qui font leur propagande avec des images de massacres et de décapitation ? Quel sort les attend à leur retour ? Pour la toute première fois, certains d'entre eux, rentrés récemment, témoignent dans Complément d'Enquête le jeudi 9 octobre.

Alors que se multiplient les projets d'attentats en France et en Belgique, qui sont ces jeunes jihadistes que certains considèrent comme des bombes à retardement ? Et pourquoi tant de jihadistes français ? Entre quête de sens et manque de repères, les témoignages de ces jeunes se répètent tous.

Depuis l'été 2013, on peut parler d'une explosion des départs. L'emploi des armes chimiques par Bachar el-Assad contre son peuple et l'immobilisme des occidentaux ont été des facteurs déterminants. En pleine crise d'adolescence, beaucoup sont partis combattre avec le sentiment de venir en aide au peuple syrien.

Et tout se passe toujours très vite. Il suffit de quleques clics sur Internet et sur Youtube, de quelques heures à regarder les images chocs et les messages marketés du goupe "Etat islamique" ou du front al-Nosra et leur décison est prise. Ils franchissent le pas et deviennent des jihadistes. Ces adolescents ne sont pas forcément musulmans et tous les milieux sociaux sont concernés. Ils seraient environ 900 à s'être laissé endoctrinés.

De la cité à la Syrie

Romain Boutilly et Matthieu Rénier ont rencontré deux jeunes adultes qui ont fait le jihad aux côtés des terroristes. C'est un document exceptionnel : pour la première fois, ils témoignent aux côtés de proches qui sont allés les chercher jusqu'à la frontière turque. Ils sont partis combattre en Syrie après avoir été recrutés via internet et parfois sans jamais avoir mis les pieds dans une mosquée.

La dérive des "Ch'tis d'Allah"

Yvan Martinet et Yann Moine reviennent sur l'itinéraire de Christophe Caze et Lionel Dumont. Pour beaucoup de jeunes tentés par le jihad, ce sont des modèles. Ces deux étudiants de Roubaix s'étaient convertis au jihadisme dans les années 90 et sont partis combattre en Bosnie au sein de la brigade "El Moudjahid". À leur retour, ils avaient semé la terreur dans le Nord de la France en multipliant les braquages. La presse les avait surnommés les "Chtis d'Allah".

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