: Vidéo Complément d'enquête. Janvier 2015 : le siège de l'imprimerie de Dammartin
Le 9 janvier 2015, les frères Kouachi sont retranchés dans une imprimerie à Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne. L'un d'eux est blessé. Michel Catalano, l'imprimeur, va devoir lui faire un pansement... Son témoignage et des images filmées par le GIGN dans cet extrait de "Janvier 2015 : au cœur des attaques", diffusé dans "Complément d'enquête" le 7 janvier 2016.
Troisième jour de traque dans la région parisienne après l'attaque contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Pour la première fois, les frères Kouachi ont été localisés en temps réel, en Seine-et-Marne. Retranchés dans une imprimerie à Dammartin-en-Goële, ils ont ordonné à Michel Catalano, l'imprimeur, d'appeler la police. Celui-ci était allé à leur rencontre pour laisser à son employé le temps de se cacher à l'intérieur.
Dans cet extrait de "Janvier 2015 : au cœur des attaques", diffusé dans "Complément d'enquête" le 7 janvier 2016, l'un des frères vient d'être blessé au cou dans un échange de tirs avec les gendarmes. Pendant que le GIGN organise dans l'urgence un dispositif au sol pour encercler l'imprimerie, Michel Catalano entend les terroristes remonter l'escalier "d'un pas lourd". "Je vais mourir", fait le blessé, "le plus petit" (Saïd, l'aîné), à son frère. "Non, pas tout de suite, lui répond Chérif. On n'a pas fini."
"Tant que Lilian n'était pas sorti, ç'a été un calvaire"
"Je peux vous soigner, je suis secouriste", propose alors Michel Catalano, qui va passer une demi-heure à faire un pansement avant d'être autorisé à partir, vers 9h45. Son employé, le jeune Lilian, est toujours caché à l'intérieur, sous un évier. Dehors, l'imprimeur explique la situation aux forces de l'ordre, qui le localisent sur un plan. Michel Catalano vivra dans l'inquiétude jusqu'à l'assaut final. "Je sais que je ne m'en remettrai jamais si le bâtiment explose et qu'il ne s'en sort pas", se souvient-il.
Les hommes du GIGN (qui a fourni au documentariste des images filmées par ses caméras) sont particulièrement déterminés. "Moi, je sais qu'ils ne repartiront pas de Dammartin", se souvient l'un d'eux. Un autre raconte en détail comment, monté sur le toit face à l'imprimerie, il se prépare à un tir à une distance "correcte" de 200 mètres, avec son calibre 338.
L'attente durera jusqu'à 17 heures. Les terroristes seront finalement abattus à l'extérieur, juste avant l'assaut à la porte de Vincennes. Lilian, lui, aura passé huit heures caché sous l'évier.
Extrait de "Janvier 2015 : au cœur des attaques", diffusé par "Complément d'enquête" le 7 janvier 2016.
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