Envoyé spécial du jeudi 19 mars 2015
Au sommaire :
- La protection de "Charlie Hebdo" en question
- Tunisie, sous la menace salafiste
- Tunisie, le jour d'après
- La réaction de Bertrand Delanoë, ancien maire de Paris
Pour des raisons liées aux droits de rediffusion, cette émission n'est plus disponible.
La protection de "Charlie" en question
L'agence Premières Lignes s'est interrogée sur le niveau de protection dont ont bénéficié les membres de la rédaction de Charlie Hebdo menacés, notamment après la publication des caricatures de Mahomet.
Déménagements successifs, gardes plus ou moins rapprochées, policiers ou gendarmes en point fixe ou en patrouille… Les journalistes et dessinateurs du journal satirique ont-ils été suffisamment protégés ? Y a-t-il eu des failles dans le dispositif de sécurité ? Premières Lignes a notamment interrogé des spécialistes de la protection et un syndicat de policiers.
Une enquête de la rédaction de l'agence Premières Lignes.
Tunisie : sous la menace salafiste
La Tunisie vient à son tour d'être frappée par le terrorisme après la Belgique, la France et le Danemark. Dans ce reportage diffusé le 17 janvier 2013, on voit les extrémistes religieux prendre possession de la rue, réclamant l’application de la charia et l’instauration d’un État islamique dans le pays.
Les plus radicaux de ces islamistes se revendiquent "salafistes jihadistes" et recrutent parmi la jeunesse. Une jeune fille de 14 ans, Nermine, a ainsi fui sa famille pour rejoindre ces groupes, laissant sont entourage désemparé et incrédule.
Les extrémistes radicaux ont envahi l'université, saccagé le bureau du recteur, hissé le drapeau noir du jihad. Ils veulent imposer le port du niqab, jusqu’ici interdit, dans les salles de cours.
Des débits de boisson délivrant de l'alcool sont menacés ou vandalisés. Les jeunes vont se cacher dans le désert en pleine nuit pour pouvoir boire en paix et faire la fête. Et Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne, est devenu une place forte des islamistes radicaux.
Un reportage de Karim Baila, Stephan Villeneuve et Alexis Pinet (première diffusion le 17 janvier 2013).
Tunisie, le jour d'après
Au lendemain de l'attaque terroriste contre le musée du Bardo à Tunis, qui a fait au moins 20 morts et une quarantaine de blessés, la population tunisienne fait face et tient à faire savoir qu'elle restera debout.
Au lycée français de Tunis, les élèves entament l'hymne national tunisien après le discours du proviseur. Les femmes tunisiennes, en première ligne pendant la Révolution du jasmin en 2011, disent leur détermination.
Devant ses ministres, le président de la République tunisienne Béji Caïd Essebsi affirme que son pays est en guerre. Près du musée du Bardo, jouxtant le Parlement, se tient un rassemblement populaire contre le terrorisme.
Et malgré le choc que l'attentat a suscité dans le pays, dans les rues de la capitale, le peuple tunisien se fait entendre pour consolider les progrès de la démocratie dans son pays.
Un reportage de Rola Tarsissi, Nicolas Daniel et Alexis Marant, Mrad Ben Mahmoud et Alexandre Delanaud.
La réaction de Bertrand Delanoë, ancien maire de Paris
"J'ai été bouleversé comme les Tunisiens et j'ai ressenti à peu près les mêmes choses qu'au moment des attentats à Charlie et à l'Hyper Cacher", confie Bertrand Delanoë, qui est né à Tunis.
"Paris, c'était ma ville, mon pays, et la Tunisie, c'est mon pays de choix culturel et affectif. Ce sont les imbrications de la vie qui font que je me sens français et tunisien. Je sais donc la douleur que ça représente pour ce peuple courageux, généreux, ouvert. Je suis sûr qu'il saura s'unir pour surmonter l'épeuve", poursuit, ému, l'ancien maire de Paris.
Il se dit "touché" par ces événements car il connaît "la vie en Tunisie de l'intérieur" : "Je sais que les Tunisiens ont été immensément courageux depuis quatre ans. Ce sont eux qui ont renversé la dictature, et pas les dirigeants politiques des partis", analyse Bertrand Delanoë.
Évoquant les dernières élections tunisiennes qui se sont remarquablement bien passées, il affirme que "les terroristes ont visé pour atteindre la démocratie" et reste plein d'espoir : "Le peuple tunisien a la capacité de surmonter ça, mais il ne faut pas le laisser seul face à des barbares, des assassins. La démocratie doit réussir en Tunisie."
Propos recueillis par Anouk Burel.
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