Maldives : la charia au paradis
Entre tourisme décomplexé et lois de la charia, les Maldives jouent au grand écart. Les journalistes se sont aventurés au-delà des territoires paradisiaques réservés aux étrangers pour découvrir la face cachée d'un pays en voie de radicalisation.
Paradis terrestre entouré d’une barrière de corail, les Maldives accueillent chaque année un million de touristes. Sur leurs ilots protégés, les vacanciers profitent de ce paysage de carte postale, bien installés dans leurs hôtels de luxe où alcool et porc sont servis de façon décomplexée. Sur place, les employés sont presque tous étrangers. Pour les rares Maldiviens qui travaillent dans ces hôtels, l’écart entre les deux mondes est abyssal. Alors que plus de 80% de l’économie repose sur l’industrie du tourisme, le gouvernement ne peut donc pas fermer la porte aux touristes, même au nom de la religion. Pourtant, à quelques kilomètres de là, la population des Maldives est soumise aux lois de la charia. Depuis près d’une décennie, la République s’est radicalisée et oblige ses citoyens à adopter la religion d’Etat. Aux Maldives, le port du niqab est obligatoire pour les femmes et la peine capitale pour les enfants a été réinstaurée après soixante ans de moratoire. Jeunes mariés en lune de miel et femmes battues en place publique, le contraste se fait de plus en plus sentir dans cet Etat aux deux visages.
Un reportage de Nicolas Betrand er David Da Meda
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