Envoyé Spécial - La suite : "Hao, l'atoll oublié, 7 ans après"
L'atoll d'Hao, en Polynésie, a servi pendant des années de base arrière aux essais nucléaires français. En 2006, «Envoyé spécial» avait suivi John Doom et Bruno Barillot, deux militants de la cause anti-nucléaire qui menaient alors une enquête sur les conséquences des essais pour le compte du gouvernement polynésien. Sept ans plus tard, les deux enquêteurs sont de retour.
Au cœur de l'immense Pacifique, un caillou plat, une galette de corail posée sur les eaux indigo. On y vit de la pêche et de la culture, dans un décor qui fait rêver, à plus de sept cents kilomètres de la capitale polynésienne, Papeete.
Pourtant, l'envers du décor ressemble à un cauchemar. Hao, l'atoll tranquille, a servi pendant des années de base arrière aux essais nucléaires français. Hao et ses habitants ont été sans le savoir empoisonnés durablement.
En 2006, Envoyé spécial avait suivi John Doom et Bruno Barillot, deux militants de la cause anti-nucléaire qui menaient alors une enquête sur les conséquences des essais pour le compte du gouvernement polynésien. Ils s'étaient indignés devant les installations militaires laissées à l'abandon, devant les vastes décharges à ciel ouvert qui défiguraient l'atoll, et surtout face à l'éventuelle contamination des sols et du lagon.
Sept ans plus tard, l'équipe d'Envoyé spécial est de retour à Hao avec les deux enquêteurs. Sous la pression du gouvernement polynésien, l'armée a entrepris de nettoyer l'atoll et a investi soixante-trois millions d'euros dans un vaste chantier de réhabilitation.
Cependant, l'invisible est plus menaçant : en juin 2012, une étude commandée par l'armée a révélé la présence de polluants extrêmement toxiques (PCB, métaux lourds, hydrocarbures) dans les sols de l'atoll, mais aussi dans certains produits de consommation de base (poissons, noix de coco).
À Papeete, c'est le silence sur la contamination de Hao. Mauvaise publicité, porte ouverte à des demandes d'indemnisation, la page sombre des essais nucléaires et de leurs mortelles retombées n'est pas prête de se tourner.
Un reportage de Mathieu Dreujou.
Françoise Joly reçoit Hervé Morin, ancien ministre de la Défense (2007-2010), président du Nouveau Centre et député de l'Eure.
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