La mise en garde de François Hollande à Emmanuel Macron "n'est pas illégitime", juge Olivier Faure
Le patron des députés socialistes de Nouvelle Gauche, invité de franceinfo mercredi, a estimé que les déclarations de François Hollande interviennent à un moment où "d'autres cherchent à se créditer de résultats qui ne sont pas les leurs".
Le président du groupe socialiste (Nouvelle Gauche) à l'Assemblée nationale, Olivier Faure, invité de franceinfo mercredi 23 août, a justifié la sévère mise en garde adressée par François Hollande à Emmanuel Macron. "Un ancien président dit son fait à un président en exercice et rappelle que les résultats qui sont aujourd’hui prometteurs ne sont pas simplement dus au hasard mais liés à une action qu’il a conduite pendant cinq ans", a déclaré Olivier Faure. "Il n’est pas illégitime de le revendiquer à un moment où d’autres cherchent à se créditer de résultats qui ne sont pas les leurs", a ajouté le député de Seine-et-Marne.
Hollande fait la leçon à Macron : "Pas illégitime qu'un chef de l'État cherche à s'exprimer" pour le député Olivier Faure (PS) pic.twitter.com/EmdmpCFn7t
— franceinfo (@franceinfo) 23 août 2017
Par ailleurs, Olivier Faure a justifié la courte période de réserve observée par François Hollande. "Tout s’accélère, y compris la défiance entourant l’action du chef de l’Etat qui a pris une proportion qu’on n’imaginait pas dans un délai aussi bref", a déclaré le patron des députés PS, précisant que pour "la renaissance" du parti socialiste, "la réhabilitation du bilan, la critique du gouvernement actuel et de son président ne suffiront pas".
Interrogé sur une possible reconstruction du PS avec l'ancien Président, Olivier Faure a déclaré que "François Hollande ne serait pas de trop, comme toutes celles et ceux qui souhaitent aujourd’hui donner un avenir à la gauche (…) Il est utile et moi, il ne m’embarrasse pas".
Les "lignes rouges" de la réforme du code du Travail
L'ancien chef de l'Etat a choisi de s'exprimer publiquement alors que la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, reçoit les partenaires sociaux pour les arbitrages sur la réforme du code du Travail. Olivier Faure a déclaré qu'il n'était pas favorable à un retrait du projet. "Je souhaite une évolution, pas une abolition", a-t-il précisé. "Le code du Travail doit évoluer. Le monde change et il y a des progrès qu’il faut enregistrer", a estimé Olivier Faure. Toutefois le député a dessiné "des lignes rouges" à ne pas franchir. "Ce que nous redoutons c’est une nouvelle flexibilisation qui passe par exemple par le plafonnement des indemnités pour les licenciements abusifs (…) Je pense aussi au périmètre qui permet d’apprécier le licenciement pour les entreprises multinationales. (…) Un grand groupe qui a les moyens de payer des licenciements économiques pourra ne pas le faire et maquiller ses résultats en siphonnant une filiale nationale", a-t-il déclaré.
Interrogé sur les contrats aidés que le gouvernement souhaite réduire, le député a défendu l'utilité de "bouées de sauvetage qui servent aussi à remettre le pied à l'étrier" vers l'emploi.
Suppression des emplois aidés, une "mauvaise idée" pour Olivier Faure : les collectivités, associations "vont devoir faire moins avec moins" pic.twitter.com/gpEafTG7Rf
— franceinfo (@franceinfo) 23 août 2017
"Dans 50% des cas, c'est la possibilité de retrouver un emploi et dans 37% des cas, un emploi en CDI", a affirmé Olivier Faure.
Retrouvez l'intégralité de l'intervention d'Olivier Faure sur franceinfo le mercredi 23 août 2017.
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