Jean-Marc Ayrault appelle LafargeHolcim à "réfléchir" à sa participation au mur de Donald Trump
Le ministre des Affaires étrangères, invité jeudi 9 mars de franceinfo, a appelé à "la
responsabilité économique, sociale et environnementale", le groupe franco-suisse LafargeHolcim, qui veut participer au mur anti-clandestins de Trump.
Le ministre des Affaires étrangères, invité jeudi 9 mars de franceinfo, a appelé à "la responsabilité économique, sociale et environnementale", le groupe franco-suisse LafargeHolcim, dont le PDG s'est dit prêt à participer à la construction du mur anti-clandestins de Donald Trump à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.
Les entreprises ont "une responsabilité"
Le groupe franco-suisse LafargeHolcim est prêt à vendre son ciment pour le mur anti-clandestins promis par le président américain, Donald Trump, a indiqué son PDG jeudi. Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, a appelé l'entreprise à "bien réfléchir à ses propres intérêts" économiques. "Les entreprises ont aussi une responsabilité économique, sociale et environnementale", a-t-il ajouté. "Je condamne les méthodes de Mr Trump" et "quant à Lafarge, moi je l'appelle à ses responsabilités", a-t-il précisé. "D'autres clients dans le monde vont regarder cela avec stupéfaction."
Lafarge prêt à construire le mur de Trump : "il faut que cette entreprise réfléchisse bien" à ses responsabilités, dit Ayrault #8h30Aphatie pic.twitter.com/R408sESBrM
— franceinfo (@franceinfo) 9 mars 2017
Une discussion face au "double risque"
Sans vouloir se prononcer en faveur d'un candidat pour la présidentielle, le ministre des Affaires étrangères, invité jeudi de franceinfo, a souhaité que lla gauche "joue son rôle pour empêcher la menace". Jean-Marc Ayrault a appelé les socialistes à la discussion pour éviter à la France le risque d'une "double aventure". "Il y a le risque de Marine Le Pen, une tentation qu'il ne faut pas sous-estimer de renverser la table", a déclaré Jean-Marc Ayrault, ajoutant "un deuxième risque, la candidature de François Fillon avec un programme de régression sociale, de mise en cause de notre patrimoine de la sécurité sociale et un programme de purge". "Il dira aux Français 'serrez-vous la ceinture beaucoup plus que vous ne l'avez fait avant'", a-t-il déclaré.
Face au "double risque" FN et Fillon, Ayrault évoque Macron "qui crée une dynamique" : "des choses positives" dans le programme #8h30Aphatie pic.twitter.com/HBkSygsCIJ
— franceinfo (@franceinfo) 9 mars 2017
Interrogé sur sa position vis-à-vis de Benoît Hamon et d'Emmanuel Macron, Jean-Marc Ayrault ne s'est pas prononcé, réclamant toutefois de "la clarté". "Il faut assumer ce qui a été fait avec les réussites et les échecs." L'ex-Premier ministre a cité la date du 17 mars, clôture des candidatures à la présidentielle. "Il n'y a pas de temps à perdre, en particulier pour les gens comme moi, les socialistes sincères qui veulent que la gauche joue son rôle, pour qu'il y ait une discussion entre socialistes, 'que fait-on pour empêcher la menace et porter un projet qui redonne confiance aux Français' ?"
Benoît Hamon estime que la barre européenne des 3% pour limiter les déficits publics est un "non-sens". "Cela mérite une clarification", selon Jean-Marc Ayrault. "Cette règle, qui n'est pas un dogme a été fixée collectivement. Si on laissait filer la dette, on rembourserait encore plus d'intérêts d'emprunt. Il faut éviter cela, la France a besoin d'investissements." Le ministre des Affaires étrangères a rappelé que le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, allait ce jeudi rencontrer, à son QG, le candidat issu de la primaire de la gauche. "Je suis convaincu qu'il va lui dire tout cela, on verra quelle est la réponse."
Des tests menés pour le vote des Français de l'étranger
Les Français de l’étranger ne pourront pas voter par internet pour les élections législatives de juin 2017. Le gouvernement veut limiter le risque de cyber-attaques. François Fillon a qualifié cette décision de l’exécutif de "déni de la démocratie". Selon Jean-Marc Ayrault, il y a "des menaces". "Des tests grandeur nature ont été menés sur un nombre important d'électeurs théoriques, 12 000 personnes, par l'Agence nationale de la sécurité des services d'information." Le ministre des Affaires étrangères affirme que les tests ont montré qu'il y avait un risque sur "l'intégrité" du scrutin. "Nous allons augmenter le nombre de bureaux de vote, il y a le vote par procuration et surtout ce qui n'existe plus en métropole, le vote par correspondance."
Tusk reconduit à la tête du Conseil européen ?
Un sommet européen se déroule à Bruxelles, ce jeudi et demain. Les dirigeants de l'Union européenne doivent notamment décider s'ils reconduisent le Polonais Donald Tusk à la tête du Conseil européen. "On s'achemine vers une proposition qui sera faite par la présidence en exercice de l'Europe, Malte. A priori, il devrait y avoir consensus pour la reconduction de Donald Tusk, qui n'a pas démérité." La Pologne s'oppose à la reconduction. "Les raisons qui relèvent de politique intérieure polonaise, pour des règlements de compte politiques n'ont pas à avoir des conséquences sur le fonctionnement de l'Europe", a déclaré le ministre français des affaires étrangères. Le poste peut-il revenir à François Hollande ? "Le renouvellement va se faire a priori demain, donc cette question ne se pose pas de cette façon", a déclaré Jean-Marc Ayrault.
Hollande futur président du Conseil européen : de la science-fiction ? La "question ne se pose pas", dit Ayrault #8h30politique pic.twitter.com/BNDWjLiUEl
— franceinfo (@franceinfo) 9 mars 2017
Regardez l'intégralité de l'entretien de Jean-Marc Ayrault sur franceinfo jeudi 9 mars 2017.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.